Rock & Folk

La chanteuse au nez pointu

-

Barbara

Il y a plusieurs façons d’aborder les biopics musicaux. Façon classique avec ascension, starisatio­n et déchéance (genre Edith Piaf dans “La Môme”). Ou façon plus expériment­ale. Comme “Barbara” de Mathieu Amalric une évocation de la chanteuse au nez pointu. Amalric s’amuse à capter des moments de vie fugaces de lalongue damebrune prise en perpétuel étau entre ses chansons, ses traumas, ses amants et ses brusques changement­s d’humeur. Comme si le film restait en état de suspension poétique sans jamais vouloir trouver de porte de sortie. L’exercice — qui a le mérite d’être original — slalome entre fascinatio­n sincère et agacement crispant. Reste l’actrice. Car quelle bonne idée d’avoir choisi Jeanne Balibar pour le rôle titre. Qui, en plus de ressembler physiqueme­nt à l’interprète de “Ce Matin-Là”, réussit aussi à reproduire ses tics avec un mimétisme frappant, des gestes ondulatoir­es de ses doigts à ses borborygme­s étranges qui lui donnaient un charme autre ( actuelleme­ntensalles).

American Assassin

Un post-lycéen, recruté par le contre-espionnage américain, effectue une mission secrète (récupérer quinze tonnes de plutonium dérobées par un cinglé. Bonne chance gars !). Adapté d’une saga littéraire à succès, le metteur en scène Michael Cuesta s’embarasse moins niveau psychologi­e et réalisme que dans certains brillants épisodes d’ “Homeland” qu’il a réalisés. Quant à Dylan O’Brien, idole des midinettes dans une série pour ados en transe (“Teen Wolf”), il est encore loin d’avoir le charisme mâle de nos musculeux favoris des eighties (Schwarzie, Bruce Willis, Stallone). Reste Michael Keaton, impression­nant en entraineur/ formateur aussi teigneux que celui de “Full Metal Jacket”. Et quelques combats et autres courses poursuites dans la lignée des “Jason Bourne”. Mais bon... (ensallesle­20septembr­e).

47 Meters Down

Depuis une dizaine d’années, les requins tueurs sont devenus l’apanage des films de genre fauchés sortant directemen­t en DVD/ VOD. A commencer par l’hilarante série surréalist­e des “Sharknado” où des milliers de requins emportés par des tornades pleuvent sur Los Angeles et New York en gobant leurs habitants au passage. Sorti dans les salles américaine­s avec succès cet été (et dispo directemen­t en e-cinéma en France) “47 Meters Down” de Johannes Roberts, nettement plus réaliste, voit deux frangines aller observer du requin dans les profondeur­s d’une mer mexicaine. Enfermées dans une cage, les soeurettes s’éclatent à regarder les déambulati­ons de la bestiole. Evidemment, la chaîne de la cage retenue à un bateau de pêche cède, et les filles se retrouvent avec un minimum d’oxygène à 47 mètres sous l’eau. Avec un requin de plus en plus baveux et impatient, rôdant autour de leurs cuisses... Malgré quelques dialogues pompeux, certaines séquences (attaque du requin, beauté des abysses, claustroph­obie sousmarine) restent visuelleme­nt étonnantes ( ene-cinémale28­septembre).

Taxi Sofia

Comment retranscri­re l’état social de la Bulgarie ? En suivant les multiples courses de chauffeurs de taxis, qui, dans les rues nocturnes de Sofia, sont confrontés à des clients divers et variés : une lycéenne qui se prostitue, de jeunes fêtards beaufs, un suicidaire, un cardiaque... Contrairem­ent aux films à sketches où chaque histoire se termine avant qu’une autre ne commence, celles de “Taxi Sofia” s’interpénèt­rent sans cesse et donnent vie au film de Stephan Komadarev, provoquant émotions en rafales. Surtout cette intense séquence où une taxigirl reconnait un client qui lui avait fait des misères vingt ans auparavant. Elle le braque puis l’humilie pour lui rappeler à quel point le déclin des valeurs sociales et éthiques ont finit par laminer sa vie, mais aussi celle de son pays. Touchant et universel ( ensallesle­11octobre)

 ??  ?? American Assassin
American Assassin
 ??  ?? Barbara
Barbara
 ??  ?? Taxi Sofia
Taxi Sofia
 ??  ?? 47 Meters Down
47 Meters Down

Newspapers in French

Newspapers from France