ils ont un projet et une ligne artistique, voire un concept, comme c’est le cas pour ce label de Seine-Saint-Denis qui essaime à partir de son groupe maison, l’un des huit sélectionnés du mois (parmi trente-sept arrivages à la rédaction).
A Toulouse, se sont réunis depuis deux ans au sein de Muscle les musiciens de diverses formations underground (Crank, Dividers, Gaz Gaz). Assumant un parti pris garage à travers l’enregistrement de son premier album, le quartette anglophone se situe dans un rock post-punk qui sait montrer les dents et faire gronder les guitares mais préfère les tempos bien assurés aux trépidations frénétiques pour plébisciter les climats obsédants (“Rain”) et ténébreux (“People Of The Sunshine”) qu’il affectionne (BeastRecords/BarbarellaClub Records, 06.83.59.61.62). Depuis 2012, Big Time Bossmen est l’une des figures de proue du rock’n’roll belge. Flanqué de deux guitaristes émérites et d’un chanteur trépidant et très en voix, le quatuor s’est éloigné du rockabilly de ses débuts sans pour autant l’abandonner : il s’est ouvert à d’autres influences (soul, rock) mais n’a rien abdiqué de son énergie originelle. Démonstration impeccable et excitante à partir de compositions originales qui n’ont rien à envier à l’unique reprise du disque (“WorkingOnAPlan”, DonorProductions 32.(0)2.3056441, distributionInakustik). Venu de l’Ariège, AofM (contraction de Anatomy Of Melancholy) se réclame du rock des récentes décennies (Oasis, Strokes). Né au début du siècle, le quintette a été réactivé en 2013 après quelques années d’interruption et ce second album six-titres met en évidence sa fibre anglophile : il aime les guitares enflammées, les mélodies à reprendre en choeur et les rythmes enlevés (“Melting Ice”) sur lesquels il se montre plus percutant et intéressant qu’avec ses ballades (“Memories”, Kerozenprod 06.99.87.08.51). Formation parisienne à géométrie variable, Freak Injection est basé sur un duo créatif (chanteuse et hommeorchestre) rejoints par un bassiste et, à l’occasion, un batteur. Très marqué par des figures emblématiques des années 1980/ 1990 (Bowie, Nina Hagen, Nine Inch Nails, Prodigy) et par un goût immodéré de la provocation, il cultive l’excès textuel et musical (“Sex Me”), apprécie les débordements sonores, privilégie les rythmes obsédants et flirte avec le metal sans se départir d’une certaine élégance sulfureuse (“Freak IsFashion”,DooweetAgency
06.42.14.32.67).