MGMT

COLUMBIA Il en va de MGMT comme des Strokes : avoir été à la mode fait aujourd’hui d’eux un objet de rigolade. Retour de hype : piétiner ce qui a été acclamé, rejeter tout ce qui n’est plus chair fraîche. Pourtant, il y a dix ans, comme les Stone Roses avant eux, le duo parvenait à faire l’unanimité avec un “Oracular Spectacular” terrassant, une pop aussi référencée que moderniste. Leur album suivant, “Congratulations”, bien qu’encore meilleur, commença de susciter indifférence et reniement : l’écart se creusait entre l’image fashion du duo et sa musique de plus en plus rétro. L’album d’après, sorti en 2013, plongeait en 1967 : du psyché perché (limite casse-bonbon). Fini le label jeunesprodiges : VanWyngarden et Goldwasser étaient en passe de perdre tout le monde. Il leur fallait se calmer, à la fois sur les expérimentations et le vintage, revenir aux mélodies et regagner en contemporanéité. Ça tombe bien, c’est l’orientation de “Little Dark Age”. Les trentenaires se réinventent ici à partir des années 80 (Korgis, Prince, Visage, New Musik), les meilleurs morceaux, “TSLAMP” et “She Works Out Too Much”, s’inspirant du même dosage imaginé par Paul dans son “McCartney II” : moitié synthé, moitié