Emil & The Ecstatics The BellRays

BADREPUTATION Formé à Stockholm alors que le 21ème siècle en était encore à balbutier, cet énergique quatuor de blues s’est fait un nom un peu partout dans le monde sauf en France. Heureusement, et pour le plus grand bonheur des amateurs de blues moderne de l’Hexagone, le groupe a fini par taper dans l’oeil d’un label jusque-là plus connu pour sa passion pour le heavy metal et les cheveux longs. Pour ce cinquième album, Emil Arvidsson, leader, chanteur et guitariste, a décidé de remettre le groupe dans un vrai studio d’enregistrement après cinq années passées à user les freins du camion dès que le néon d’un bouge s’affichait dans la nuit. Le résultat prend la forme CARGO Les frontières stylistiques entre les différentes musiques populaires américaines sont pour le moins poreuses. Nul ne le sait mieux que les BellRays de Riverside, Californie, qui affichent un sacré programme, “Punk Funk Rock Soul” (garage, hard, psyché et autres facettes étant supposément incluses dans le mot rock). Lisa Kekaula, voix à faire trembler la baraque, coiffure afro de compétition et Bob Vennum, guitariste cultivé, conçoivent des morceaux évidents qui sonnent comme des reprises de pépites des années 1970, une époque où, par exemple, mais pas tout à fait au hasard, Humble Pie partait en tournée avec les Blackberries prêcher la bonne parole du rock’n’soul. Nantis d’un tel état d’esprit, il n’est pas étonnant que les BellRays enregistrent chez Jim Diamond dont le studio, Ghetto Recorders à Detroit, en grande partie analogique, a vu passer les White Stripes, les Dirtbombs, etc. Du punk, ils ne gardent que l’attrait du tempo rapide (“Junior High”) tout en se montrant capables d’une retenue digne d’un groupe de southern soul (“Every Chance I Get”). Entre les deux tendances, le disque, réalisé avec Justin Andres ou Pablo Perez (basse) et Craig Waters (batterie), présente