Adrienne Pauly Twin Arrows
CHOIMUSIC/BECAUSE Cet album est presque excellent. Adrienne Pauly est une chanteuse attachante et originale, une femme de caractère, dans la tradition d’une Catherine Ringer ou d’une Dani, auxquelles elle fait parfois penser. C’est aussi une actrice, ça se sent dans ses interprétations. Elle campe un personnage émouvant, qu’on perçoit très autobiographique, mélange de vamp sexy, déjantée et délurée, et de femme enfant perdue. Sa voix gouailleuse fait des merveilles sur des chansons douces-amères assez enlevées comme “Tout Le Monde S’Eclate” ou “J’Veux Tout, J’Veux Rien”, au parfum délicieusement funky-disco. L’album sonne super, les musiciens sont super, Adrienne Pauly est super, MODULOR En deux albums, les parisiens Twin Arrows ont tracé un sillon singulier dans la scène rock française. A l’écart des niches garage et punk, plutôt versés dans le blues-rock psychédélique et les ambiances sombres, ils se sont construit une identité singulière — que faute de meilleure comparaison on a souvent rapproché de The Dead Weather — qu’ils prennent aujourd’hui un malin plaisir à désosser sur ce nouvel album. “Barbecue The Planet” est le disque de tous les changements, d’une maturation vers une musique plus aérée, plus imprévisible aussi. Faisant fi des grooves ténébreux et des ambiances suffocantes, les Twin Arrows cherchent la lumière, les espaces. “Lullaby Island”, le superbe morceau d’ouverture à la ligne de basse hypnotique en apporte l’éclatante illustration avec ses claviers lysergiques et ses choeurs susurrés. Quand le groupe martelait jadis son propos à grand coups de riffs de guitare, aujourd’hui il privilégie textures et mélodies (“Mocking Moon”, superbe). C’est un disque posé, adulte, où les voix entremêlées d’Alex Saumont et Eléonore Michelin font merveille, où les guitares labyrinthiques créent des ambiances de cirque malsain