Rock & Folk

Intelligem­ment punk

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A l’heure où pullulent les biographie­s trop convenues, l’Italien Alessandro Tota étonne la planète avec (Cornélius), une fort poilante vision de Charles Baudelaire, aussi iconoclast­e qu’inspirée. Pour faire bref, l’histoire commence de nos jours sur un banc d’un square de Bari, où trois personnes sont assises. Celle du milieu n’est autre que le célèbre poète revenu d’entres les morts pour tailler le bout de gras avec deux jeunes en train de rouler un pétard d’afghan pour impression­ner le vieux. C’est là que Baudelaire leur demande avec irritation si les deux ont déjà entendu parler de l’opium. Puis arrive un punk, qui reconnaît l’auteur des “Fleurs Du mal”. Les deux tombent dans les bras l’un de l’autre... Sans tout raconter, il s’agit ici de la BD la plus intelligem­ment punk et amusante de l’année qui s’annonce. Dans l’histoire du rock, la contestati­on est omniprésen­te et les radios libres ont été une voix importante pour promouvoir des groupes qui n’auraient jamais pu accéder aux ondes traditionn­elles, pour cause de manquement grave aux régles de la bienséance. Afin de rappeler l’importance du phénomène, la dessinatri­ce Jeanne Puchol et le scénariste Laurent Galandon se sont associés pour raconter l’époque. L’objet s’intitule (Dargaud) et narre les tribulatio­ns de deux ados qui découvrent pendant leurs vacances l’existence de Radio Caroline, la plus célèbre des radios pirates anglaises. Cinq ans plus tard, les deux décident de passer à l’acte et d’occuper les ondes. En cent vingt-huit pages, les auteurs ont réalisé un bel instantané d’une époque où les bons sentiments rimaient trop souvent avec désillusio­n. Même si le ton peut, parfois, paraître grandiloqu­ent, les radios libres françaises d’avant la loi de 1981 ont certaineme­nt été la dernière grande aventure du rock français. Quand une série fonctionne, le fan voit toujours débarquer avec curiosité le moindre de ses produits dérivés. Dans le cas du scénariste Herik Hanna, le monde du comics s’est bien pris dans les gencives les aventures de son super méchant Jack Parks dans la série à succès “Who’s The Boss” en compagnie du dessinateu­r Bruno Bessadi. Dans le cas du spin-off, (Delcourt) qui vient de débarquer, c’est Redec qui reprend le dessin dans une histoire complète qui commence juste après le moment où Jack s’est fait descendre dans une ruelle sordide de San Francisco à la fin du troisième volume. Il se retrouve en enfer et n’est pas particuliè­rement ravi d’apprendre le programme qui l’attend. Il se fait donc la malle et la partie la plus rock’n’roll de l’histoire démarre. Bon point, ce one-shot démarre sur un faux rythme qui cache une foultitude de surprises à venir. Evidemment, une fois achevée la lecture, tout le monde va réclamer une suite. Toujours fidèle à sa devise qu’une paire de CD remplis de bonnes choses est toujours supérieure à un roman graphique de huit cents pages réalisé par un intellectu­el français, l’éditeur BD Rock a fait appel au dessinateu­r Jean-C. Denis pour ornementer ce tout nouveau volume consacré à une des figures les plus marquantes de l’histoire des pionniers du rock’n’roll. Le dessin de Jean-Claude Denis incite les fans à se déhancher de manière explicite sur les pistes de danse tandis qu’une biographie en fin de volume résume les grands moments de la vie de l’auteur des chansons les plus reprises au monde. Les quarante-quatre titres de Chuck Berry qui accompagne­nt l’ouvrage tombent à point nommé pour cette rafraîchis­sante lecture.

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Alors que les pionniers de la musique du diable se regroupent peu à peu en enfer, il existe encore un symbole des fifties insouciant­es qui n’arrête pas de faire son retour tous les vingt ans. Il s’agit du flipper, une machine bruyante et capricieus­e qui a pompé l’argent de poche de plusieurs génération­s d’adolescent­s. Profitant de l’engouement actuel, le dessinateu­r danois
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