MGMT
Un peu plus d’une décennie après son premier album, le groupe américain trouve sur le quatrième l’équilibre parfait entre pop et étrangeté.
C’est dans ce qui restera sans doute la décennie musicale la plus bizarre de l’histoire que MGMT a régné. “Oracular Spectacular” (2007), son premier album, était un chef-d’oeuvre (même si la deuxième face du disque pédale un peu sans EPO) qui, dès sa sortie, définissait l’époque : un mélange d’électronique et de sonorités plus rétro, au service de chansons sublimes, annonciatrices d’un nouvel été de l’amour sous MDMA qui jamais ne vint. Depuis, MGMT a préféré emprunter des chemins plus ombragés : un deuxième album (“Congratulations”, 2010) magique, barré, mais sousproduit. Un troisième (“MGMT”, 2014) complètement déglingué, voire expérimental. Et, aujourd’hui, “Little Dark Age”, fantastique. Ce nouvel album est une orgie de claviers aux sonorités eighties. Comme un million d’albums sortis au 21ème siècle, donc. Est- ce grave ? A défaut de définir le son de l’époque, MGMT écrit des chansons qui la rendent supportable. Calé derrière une tasse à café dans la chambre d’un hôtel bohème situé près de la Gare de l’Est, Ben Goldwasser (lunettes et barbe) et Andrew VanWyngarden ( pantalon à la Johnny Clegg), vont tenter d’apporter quelques explications.