Triptides
“Visitors” REQUIEM POUR UN TWISTER
“Ce groupe suit la course du soleil: leur album précédent se nommait ‘Azur ’, comme le ciel quand l’ astre est au zénith. Le prochain se devra d’ être nocturne.” Tout faux ! Un peu moins d’un an après la sortie de “Afterglow” dont nous avions prévu le successeur noctambule, les Tripdides réussissent cet exploit : sortir exactement le même album, mais en mieux. Et pas unpeumieux, non. Toute l’impression d’avoir affaire à un groupe de faiseurs, aux révérences systématiques donnant à leur musique un côté bon élève, semble évanouie dans cet album qui envoie directement sur la Lune. Pourquoi ? D’où vient cette impression qui fait que, comme un jean mieux taillé, on jetterait d’instinct l’ancien pour ne garder que le nouveau ? La première réponse serait due à la solidité des mélodies. De vraies, belles et grandes mélodies, de celles qui font glisser les fins de soirée vers l’éternité. La seconde serait l’originalité des arrangements. Si Triptides s’était déjà montré très futé sur l’agencement des instruments, avec cet album, le groupe désormais californien trouve des sonorités dont on aimerait connaître les formules. Une mue certainement due au fait qu’il s’est confronté à son fantasme : en emménageant à Los Angeles, ces originaires de l’Indiana qui rêvaient de devenir les Byrds des années 10, ne sont plus d’éternels suiveurs. Alors, avec des chansons comme “The Illusion” — et cette voix passée dans un trémolo, des breaks comme celui de “Strange Love” et des introductions comme celle de “Heavy Cloud” — le nouvel album des Triptides plane très haut.