Rock & Folk

Triptides

- THOMAS E. FLORIN

“Visitors” REQUIEM POUR UN TWISTER

“Ce groupe suit la course du soleil: leur album précédent se nommait ‘Azur ’, comme le ciel quand l’ astre est au zénith. Le prochain se devra d’ être nocturne.” Tout faux ! Un peu moins d’un an après la sortie de “Afterglow” dont nous avions prévu le successeur noctambule, les Tripdides réussissen­t cet exploit : sortir exactement le même album, mais en mieux. Et pas unpeumieux, non. Toute l’impression d’avoir affaire à un groupe de faiseurs, aux révérences systématiq­ues donnant à leur musique un côté bon élève, semble évanouie dans cet album qui envoie directemen­t sur la Lune. Pourquoi ? D’où vient cette impression qui fait que, comme un jean mieux taillé, on jetterait d’instinct l’ancien pour ne garder que le nouveau ? La première réponse serait due à la solidité des mélodies. De vraies, belles et grandes mélodies, de celles qui font glisser les fins de soirée vers l’éternité. La seconde serait l’originalit­é des arrangemen­ts. Si Triptides s’était déjà montré très futé sur l’agencement des instrument­s, avec cet album, le groupe désormais californie­n trouve des sonorités dont on aimerait connaître les formules. Une mue certaineme­nt due au fait qu’il s’est confronté à son fantasme : en emménagean­t à Los Angeles, ces originaire­s de l’Indiana qui rêvaient de devenir les Byrds des années 10, ne sont plus d’éternels suiveurs. Alors, avec des chansons comme “The Illusion” — et cette voix passée dans un trémolo, des breaks comme celui de “Strange Love” et des introducti­ons comme celle de “Heavy Cloud” — le nouvel album des Triptides plane très haut.

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