Amen Dunes
“Freedom” SACREDBONES/DIFFER-ANT
“DIA”, le premier album d’Amen Dunes sorti en 2009, a durablement marqué les esprits de ceux qui l’avaient entendu à l’époque. Disque malade, enregistré dans une cabane au milieu de la forêt par un musicien aux portes de la folie, ce disque au croisement de Bon Iver et Syd Barrett est un petit chef-d’oeuvre lo-fi qui, s’il était resté sans suite, aurait fait d’Amen Dunes un artiste culte. Heureusement, le destin a voulu que Damon McMahon trouve sa voie dans la musique et Amen Dunes mène depuis une carrière hors norme, faite d’albums à fleur de peau. “Freedom” sort quatre après “Love”, son troisième album qui avait été conçu et enregistré avec les musiciens de Godspeed! You Black Emperor. Un laps de temps plutôt long pour l’artiste qui a mis à la poubelle une première version de l’album après des heures passées en studio. McMahon avait besoin de réinventer Amen Dunes, de le nourrir de ses obsessions électroniques. Sont ainsi entrés dans la danse des musiciens tels que Nick Zinner des Yeah Yeah Yeahs, Gus Seyffert, bassiste de Beck, l’artiste électronique romain Panoram et le producteur Chris Coady (réputé pour son travail avec Beach House). McMahon, qui avait pour habitude de ne s’accompagner sur scène que d’un batteur et de guitares blanches, se trouve ainsi doté d’un groove bondissant qui évoque la scène baggy anglaise (“Blue Rose”, “Calling Paul The Suffering”). Porté par des textes saisissants (où il multiplie les références bibliques, évoque ses expériences avec la drogue, parle de sa mère mourante...) qui contrastent avec la musique lumineuse (“Believe”, “LA”), “Freedom” est un voyage euphorique et passionnant dans la psyché abîmée d’Amen Dunes.