Rock & Folk

Neil Young +

Promise Of The Real

- BERTRAND BOUARD

“Paradox” REPRISE/WARNER

Sorti sur Netflix à la fin du mois de mars, “Paradox”, le “western futuriste” de Daryl Hannah, compagne de Neil Young, s’est attiré des critiques plutôt fraîches. “Confus” figurait parmi les adjectifs les plus polis, ce qui ne présage pas forcément de la qualité de la BO du Loner, qui, en la matière, a déjà livré des choses dignes d’intérêt (“Journey Through The Past”, en 1972, pour un film dont il tenait la caméra), voire assez grandioses (“Dead Man”, 1995). Autant de projets pour lesquels il se fendait d’une majeure partie de la musique originale, ce qui n’est guère le cas ici. Neil Young a composé quelques vignettes instrument­ales a capella, à la guitare électrique ou acoustique, intitulées “Paradox Passages” et totalement anecdotiqu­es ; il cite ailleurs le thème de “Love And Only Love” (rebaptisé “Hey”), puis refourgue de vieilles chansons : versions live de “Peace Trail”, “Pocahontas” (à l’harmonium) et “Cowgirl In The Sand” dans sa partie improvisée, dix minutes de furie live, poignantes comme toujours. Lukas Nelson prend le chant sur “Angel Flying Close To The Ground”, fredonne un blues, sifflote “Happy Together” (des Turtles, oui), avant une version au ukulélé de “Tumbleweed”, par le maître, pour clore le tout. L’instrument­al orageux, avec percussion­s tribales, “Running To The Silver Eagle”, est l’une des rares choses vraiment neuves, avec le country “Diggin’ In The Dirt”, découpé en plusieurs segments. Tout ça s’écoute, le matériau d’origine est de qualité, et le séquençage assez ingénieux. Pour ce qui est d’une bande originale, on repassera. Soyons indulgents (ou naïfs) et gageons que ce parti pris du recyclage, au vu du thème du film, très écolo, relève de la mise en abyme...

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