Monster Magnet

“Mindfucker”

NAPALM

Au-delà de la vérité, un nouvel album de Monster Magnet constitue toujours un événement. Si l’on compare avec Queens Of The Stone Age, il n’est pas interdit de songer que le gang de Dave Wyndorf a raté le coche du succès de peu, mais qu’il n’a en revanche que rarement foiré ses concerts et, avec des albums aussi définitifs que “Dopes To Infinity” ou “Powertrip”, encore moins ses disques. Instigateur du rock stoner aux côtés de Kyuss, le groupe hard rock psychédélique originaire de Red Bank, dans le New Jersey, était récemment occupé à réenregistrer, pour mieux les réinventer, “Mastermind” et “Last Patrol”, ses deux chapitres précédents. Avec passion, humour et ce sens de la démesure propre au rock’n’roll, si cruellement absents de 97% de la production contemporaine actuelle, Monster Magnet propose aujourd’hui un nouveau bestiaire lysergique du futur, heavy, rapide et sauvage, influencé par le son de Detroit, MC5, The Stooges et Alice Cooper. Agé de 61 ans, le cheveu long et la clope au bec, Wyndorf qui a perdu du poids et gardé le sens de l’argumentation, reste l’un des paroliers les plus politiquement incorrects de la galaxie, affirmant “I’m God” sur l’un des sommets du disque. “Why you gotta fuck with my head?” assène encore de sa voix virile le Space Lord sur la chanson qui donne son titre à cet imparable dixième album, avant de rendre hommage à Robert Calvert et Lemmy de Hawkwind à travers la relecture de “Ejection”. En gros, sans jamais faire dans le détail, Monster Magnet ne s’excuse pas de faire du rock, mais continue, avec “Mindfucker”, à produire la musique la plus jouissive qui soit.