PARQUET COURTS
ESTHETES ENGAGES
Parquet Courts vient de New York mais pourrait très bien composer et répéter du côté de Londres ou Manchester. Sa musique évoque autant les tribunes surchauffées de l’East End que les premiers accords punk sans concession qui ont enflammé les cerveaux de la jeunesse britannique voilà quarante ans. Son nouvel album, le cinquième officiellement en huit années d’existence, “Wide Awake !”, a la colère assumée et le rythme envoûtant. C’est un disque imparable, incandescent, fier et sûr de sa force. Enregistré entre le Texas et New York, produit avec l’aide de Danger Mouse, hanté aussi bien par le hardcore américain originel que Grace Jones, Donald Trump, Johan Cruyff et une chorale d’enfants, il offre quelques chansons éternelles, à hurler avant la baston ou avant la révolution. Pareil. Parquet Courts est un paradoxe vertigineux et admirable, capable de séduire les bobos collectionneurs de vinyles comme les hooligans insoumis. Disque tatouage, qui ne s’effacera jamais ! Austin Brown et Andrew Savage (qu’on peut aussi désormais appeler A. Savage depuis qu’il a goûté aux joies des aventures en solo) sont à Paris dans les locaux de leur label. Et même s’ils ont un QI mille fois supérieur à la moyenne des musiciens actuels, ils n’oublient jamais que c’est l’instinct qui doit l’emporter. Les chansons se moquent des diplômes et des postures, elles ont toujours préféré la rage libératrice, qu’elle soit rock, punk, pop ou funk.