Cold me
Le vocable cold wave fait son apparition fin 1978, sous la plume de Vivien Goldman chroniquant, pour Sounds, “The Scream” de Siouxsie & The Banshees. Le cri punk cède la place aux éclairs blancs de la mélancolie. Voix sépulcrales ou éthérées, sons synthétiques hérités de Low ou Suicide 77, basses martiales, effets flanger ou delay, inspiration littéraire revendiquée ; tout cela signe un nouvel univers introspectif dont émaneront le gothique, l’heavenly, la synth,
minimal ou dark wave. Cette vague froide, concomitante de la crise que traverse (encore) notre monde, frappe l’Angleterre (Joy Division, Cure période 1980-1982, Bauhaus, In The Nursery, Cocteau Twins — donc 4AD — Sisters Of Mercy, Coil, Anne Clark) ; mais aussi l’Allemagne, terre
historialement cold (Das Ich ou les Xmal Deutschland de la magnétique Anja Huwe) ; l’Hexagone (Kas Product, Dazibao, Clair Obscur, Asylum Party, Norma Loy ou Trisomie 21) ; la Suisse (Grauzone) ; la Belgique (Poésie Noire, Front 242) ; les Pays-Bas (Mecano), l’Italie (Litfiba), sans oublier les frères san-franciscains de Tuxedomoon.