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“Hippo Lite” DRAGCITY/MODULOR

Sur le communiqué de presse, ces mots de Tim Presley : “C’estune musiquebri­sée,enmiettes.C’estla musiqued’unlieuquen­ousavons appelé ‘home’ durantunmo­is.” En l’occurence c’est un vieux moulin aux pieds des Cévennes, près du petit village de Saint-Hyppolite-du-Fort, où les habitants s’appellent les Cigalois, et où Cate Le Bon et le barde angeleno l’ont coulé sacrément douce, entre enregistre­ments à l’ombre des pierres, siestes et baignades... Au final, ce nouvel opus est une sorte d’album psycho-environnem­ental, mêlant fieldrecor­ding (grenouille­s, rivières, machine à écrire, shaker, voix d’enfants), mélodies à l’os, boucles minimales (“If It” 1 & 2), arpèges économes (“In the Night Kitchen”), pianos gondolants (“When I Was Young”). Et des silences. Au milieu, le chant clair de Tim Presley et de Cate Le Bon. Tout ça pourrait paraître anecdotiqu­e, à bout de souffle, et c’est tout le contraire : cet album à la simplicité seulement apparente est salement addictif. Austère et sensuel, solaire et mélancoliq­ue. On est loin des héroïques saillies post-punk de son prédécesse­ur de 2015, “Hermits On Holiday”. Les deux freaks nous servent ici du lo-fi pastoral déviant, du kraut-folk convalesce­nt (le mantra insistant “Wearelivin­g” de “Greasing Up”), où l’humeur passe du swing bancal (“Real Outside”) à des rêveries no wave (“Corner Shops”, jusqu’à cette étourdissa­nte séquence finale (“Ducks”, “Leave The Lights On”, “Pink Or Die”) où les aficionado­s de la guitare malade de Presley époque White Fence devraient planer, surtout lorsque celle-ci sert si bien la voix aérienne, un rien flippante, de la belle Galloise. Génialemen­t vrillé. ✪✪✪ ALEXANDRE BRETON

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