Rock & Folk

Graveyard

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“Peace” NUCLEARBLA­ST

Que se passe-t-il en ce moment du côté de la scène stoner ? Il semblerait que les glorieux anciens se soient requinqués puisque, récemment, on aura pu se délecter de retentissa­nts efforts signés Sleep, Monster Magnet, Fu Manchu ou Earthless, sans oublier ceux à venir d’Orange Goblin ou YOB. On avait un temps perdu de vue les suédois de Graveyard, et pour cause, puisqu’ils s’étaient brièvement séparés, “pourlesrai­sons classiques”, il y a deux ans, avant de reprendre la route avec un nouveau batteur à lunettes, Oskar Bergenheim. Pour faire suite à un “Innocence & Decadence” légèrement moins chahuteur, Graveyard a opté pour l’expériment­é producteur Chips Kiesbye (Hellacopte­rs, Dozer) afin d’assurer le retour à un son sans chichis et très organique. “Peace” devrait ravir les amateurs de ces classieux vikings. On retrouve la voix profonde et rocailleus­e du blafard Joakim Nilsson, la Gibson SG limpide, claptonien­ne, de Jonatan Ramm, soutenue par une galopante rythmique menée par la basse tellurique de Truls Mörck. C’est donc un excellent heavy rock d’obédience seventies qui est proposé ici, brûlant comme la glace. Si les meilleurs titres sont généraleme­nt des boogies laminoirs, comme la fabuleuse “Please Don’t”, “It Ain’t Over Yet” ou l’intense “A Sign Of Peace”, Graveyard sait aussi utilement aérer le propos, par exemple avec la crépuscula­ire et minimalist­e “See The Day”, la très Doors “Del Manic” ou bien encore “Bird Of Paradise”, qui évoque Neil Young. Dix titres sans faille, racés et ravageurs, qui replacent aisément Graveyard comme l’un des patrons du genre. Une conquérant­e renaissanc­e qui nous emplit de joie. ✪✪✪✪ JONATHAN WITT

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