Cher Erudit, je souhaiterais votre aide pour m’y retrouver dans l’histoire et la discographie labyrinthique des LEGENDARY PINK DOTS.
FABRICE (courriel)
Comme le dit Peter Hammill, enregistrer plusieurs disques par an pour des musiciens professionnels est toujours moins dur que de travailler en usine. L’inflation discographique s’accentuant fortement avec l’arrivée du CD, les LégendairesPointsRoses appliquent cette assertion à la lettre. Leur discographie est particulièrement pléthorique, sans parler des projets personnels et annexes. De 1980 à 2016, le groupe compte plus de soixante-dix albums studio et live auxquels se rajoutent EP, singles et autres compilations. De son côté, leur leader Edward Ka-Spel en a réalisé une soixantaine, le dernier en 2018 avec Steven Stapleton de Nurse With Wound, ainsi que trois albums pour Mimir avec Philip Knight et Jim O’Rourke et sept avec cEvin Key de Skinny Puppy en tant que Tear Garden, une association commençant au mieux avec “Tired Eyes Slowly Burning” (1987). Pour ne pas tomber dans une fastidieuse énumération, nous nous limiterons à la discographie, déjà bien fournie, des albums studio sortis par des maisons de disques entre 1982 et 2016 ainsi qu’un choix de compilations. Les excellentes productions des années 80 et 90 sont particulièrement représentatives de l’originalité du groupe. Musicalement, l’univers des Legendary Pink Dots explore et entremêle, au fil des années, new wave, électronique, pop, progressif expérimental faisant inévitablement référence à Pink Floyd, Steve Hillage, Can, Neu!, Faust, Kraftwerk, au rock industriel, Throbbing Gristle et un psychédélisme teinté de folk dans la veine de Current 93 ou Sol Invictus. Le groupe se forme à Londres en août 1980 autour de Edward Francis Sharp alias Edward Ka-Spel, D’Archangel ou Che Banana, né le 23 janvier 1954 à Londres, chant, claviers et principal compositeur, et Philip Knight alias Silverman ou Phil Harmonix, né le 29 juillet 1954, claviers et samples. Le duo commence par sortir, en 1981, deux cassettes autoproduites à 24 et 120 exemplaires, puis, en 1982, une troisième pour le magazine Flowmotion et une quatrième sur Illusion Production, label du groupe français DDAA (Déficit Des Années Antérieures). Le premier album paraît sur In Phaze Records : “Brighter Now” (1982). Avec Roland Calloway (Pruumptje Juste), basse, Barry Gray (Stret Majest), guitare, et April White (Iliffe), chant et claviers : “Curse” (1983). Patrick Wright (Paganini), violon, les rejoint : “The Tower” (1984) ; “Faces In The Fire” (1984) sur Play It Again Sam, futur PIAS. Fin 1984, les Legendary Pink Dots s’installent aux Pays-Bas : “The Lovers” (1984) sur Ding Dong/ Torso. Jusqu’en 1994, l’essentiel de leurs productions paraît sur le label bruxellois Play It Again Sam. Départ d’April et de Calloway remplacés par Graham Whitehead (Adantacathar), claviers et saxophone et Julia Waller (Poison Barbarella) d’Attrition : “Asylum” (1985). Jason Salmon, (Percii PylChardd), basse, remplace Waller : “Island Of Jewels” (1986) ; “Any Day Now” (1987). Arrivée de Hans Myer/ Mayer, saxophone, flûte et électronique : “The Golden Age” (1988). Parallèlement aux vinyles et CD, le groupe continuera à sortir des cassettes, puis des CDr et des versions digitales. K-Spel, Knight, Paganini et Hans Myer : “Greetings Nine” (1989), une face live à l’Ubu de Rennes et une en studio à Klaverland, Hollande. K-Spel, Knight, Myer, Neils Van Hoorn (Hoornblower), saxophones, clarinettes, et Bob Pistoor, guitare, sitar : “The Crush Velvet Apocalypse” (1990) ; “The Maria Dimension” (1991). Après le décès de Pistoor, Ryan Moore, basse, et Martjin Van Kleer, guitare : “Shadow Weaver” (1992) et “Malachai (Shadow Weaver Part 2)” (1993) ; “Nine Lives To Wonder” (1994) ; “From Here You’ll Watch World Go By” (1995). Ajout de Edwin Van Trippenhof (Atwyn), guitare : “Hallway Of The Gods” (1997) ; “Nemesis Online” (1998). Sans Atwyn : “A Perfect Mystery” (2000). Raymond Steeg, effets sonores : “All The King’s Horses” (2002) ; “All The King’s Men” (2002). Avec K-Spel, Knight, Van Hoorn, Steeg, De Kleer et Erik Drost, guitare, la formation se stabilise : “Poppy Variations” (2004) ; “The Whispering Wall” (2004) ; “Your Children Placate You From Premature Graves” (2006) ; “Alchemical Playschool” (2006) ; “Plutonium Blonde” (2008). Sans Van Hoorn : “Seconds Late For The Brighton Line” (2010) ; The Gethsemane Option” (2013) ; “The Curse Of Marie Antoinette” (2013) ; “Code Noir” (2013) ; “10 To The Power Of 9” (2014) ; “Pages Of Aquarius” (2016).
Compilations : “The Legendary Pink Box” (1989), trois disques avec de nouvelles versions de titres antérieurs, des inédits et des morceaux repris des cassettes ; la série des “Chemical Playschool”, du volume 3 au 20, de 1995 à 2016. Hormis les 1 et 2, les premiers diffusés sur cassettes ont été réédités.