VNR
LAURENT CHALUMEAU Grasset
On a d’abord cru que Laurent Chalumeau — qu’on ne va pas faire l’insulte de présenter aux lecteurs de R&F — nous tentait une Georges Pérec et nous avait pondu avec son “VNR” un texte carrément sans voyelles, une grande première, ptdr. Après avoir surmonté la légère mpm suite à la découverte que Chalumeau avait cédé à l’académisme et se contentait d’un classique alphabet pour écrire son livre, c’est klr que transcrire son furieux monologue en kikoolol lui aurait peut-être ouvert ainsi tout un nouvel auditoire, jdçjdr, mais aurait assurément raccourci l’oeuvre et sa portée. Nrv, le narrateur et seul intervenant du livre, l’est au point de passer à l’acte et de dtc tous les gp qui l’ont mis dans la mouise. Bavard et enragé, le héros n’entend pas se venger sans que ses victimes ne sachent pourquoi et Chalumeau profite de cette tribune pour retapisser allègrement nos petites vies mesquines. Tout le monde en prend pour son grade avec ce #KidnappeTonPorc ravageur, furieux et socialement woke. Licenciements économiques, harcèlement sexuel, psy bidons, hommes politiques cruels et inconscients traversent ce roman comme ils traversent nos vies, quoiqu’avec un peu plus de conséquences, et ce réalisme fait florès sous la riche et contournée langue de Chalumeau, décidément toujours premier en lice pour choper l’héritage à Tonton Dard. Bj.