The Brian Jonestown Massacre
ARECORDS/DIFFER-ANT Chanteur, guitariste, compositeur, ingénieur du son et producteur, entre des collaborations avec Tess Parks, les Charlatans, BMX Bandits et les Limiñanas, Anton Newcombe repart en tournée et en studio avec The Brian Jonestown Massacre, le groupe qu’il a créé en 1990 à San Francisco. Très vite, le BJM, ne se contentant pas de ses références néo-psychédéliques, s’ouvre à d’autres styles et expérimentations en tout genre, ce qui a donné un côté imprévisible à ses parutions et contribué à le rendre inclassable. Paru un an après “Don’t Get Lost”, “Something Else” est le dix-septième album du californien exilé à Berlin. Moins expérimental que certaines productions précédentes, il s’inscrit dans cette lignée du psychédélisme où les sonorités produites par les guitares se fondent dans des rythmes et des percussions répétitives héritées du krautrock. En ouverture, “Hold That Thought” et “Animal Wisdom” donnent le ton avec des percussions mixées en avant, des guitares saturées et la voix traînante d’Anton Newcombe. Tout en conservant le martèlement métronomique, “Skin And Bones” prend des tonalités plus pop sixties. Mais les deux morceaux les plus marquants de “Something Else” sont “My Love”, un titre évoquant “Oh My Love” de John Lennon, mais musicalement plus proche des Rolling Stones de “Aftermath”, et surtout “Silent Stream”, longue incantation sur une rythmique à la Velvet Underground avec un chant à la Jim Morrison, les instruments formant une masse sonore d’où émerge la voix. Bon disque avec une belle énergie et des compositions qui tiennent la route, mais sans grande originalité, “Something Else” pourrait prendre une autre ampleur sur scène.