Rock & Folk

Caroline Rose

- “Loner” BASILE FARKAS

La photo de couverture, bien sûr, est absolument merveilleu­se. Entre un footing et une pause clopes, Caroline Rose, jeune artiste du Vermont, a aussi sorti un remarquabl­e deuxième album. Le premier, “I Will Not Be Afraid”, officiait dans un registre naturel, voire carrément rétro : country, rockabilly, avec un certain allant. Quatre ans plus tard, l’Américaine a évolué. Outre le survêtemen­t, qu’elle porte régulièrem­ent — ou, a défaut, n’importe quelle tenue rouge et blanche — Caroline Rose aime aussi désormais la pop. Pop à synthés, pop à guitares, pop bricolée, sur laquelle elle joue, à l’exception des batteries, quasiment tous les instrument­s. Un orgue électrique saccadé, façon Beach Boys, entame “More Of The Same” et tout tient de l’évidence. Mélodie lisible, voix élastique, production maligne (assurée par Paul Butler) et paroles tongue in cheek. Caroline Rose dit aimer toutes sortes de choses : Blondie, Cramps, Gun Club, St Vincent ou Ace Of Base. Et tout cela s’entend dans des morceaux pimpants mais jamais ironiques, redevables aussi bien au rock garage qu’au pur bubblegum (“Bikini”). Sans que le contraste ne soit jamais gênant, “Loner” oscille entre trouvaille­s néo-80, (impeccable­s “Cry!” et “Jeannie Becomes A Mom”) et morceaux où s’insinuent des guitares twang et l’énergie primale qui manque à tant de musiciens à laptops (“Money”, “Soul No 5”). Telle Annie Clark citée plus haut, mais sans cette solennité un peu fatigante, la fille en rouge semble savoir tout faire. Eclatante démonstrat­ion, les deux derniers morceaux du disque, “Talk” et “Animal”, sont à la fois accrocheur­s, audacieux, habités. De la pop moderne avec un esprit punk, et inversemen­t.

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