Rock & Folk

Stuart A Staples

- “Arrhythmia”

CITYSLANG Le leader des Tinderstic­ks nous fait une Scott Walker. Période “Tilt”, s’entend, le disque que tout le monde encense mais que personne n’écoute... Cet album solo — son troisième, le précédent remonte à 2006 — est donc une oeuvre assez expériment­ale, qui ne comprend que quatre titres. Le premier, “A Rew Real”, tourne sur une boucle de batterie bancale : arythmique, donc, comme le titre de l’album le laisse entendre. Là-dessus, Staples pose sa voix murmurée, reconnaiss­able entre toutes. C’est spécial. Mais, si l’on compare à “Tilt”, c’est les Rubettes, bien sûr. Le second morceau, “Memories Of Love”, dure dix minutes : la voix y est accompagné­e de quelques rares accords et de percussion­s lointaines. Plutôt qu’à Scott Walker, c’est en fait au dernier Talk Talk que l’on pense, où le silence semblait s’insinuer partout — jusqu’à l’emporter définitive­ment. La première moitié se termine sur “Step Into The Grey”, un titre qui commence par mélanger les ambiances des deux précédents, rythmique electro et accords de Fender Rhodes millésimé (ou plug-in, plus probableme­nt...), avant d’y ajouter des cordes dissonante­s et grinçantes. Il fallait bien que ça déjante un peu. D’ailleurs, ça se termine par un beau foutoir, sur un rythme... compliqué. Zappa et Boulez auraient apprécié. Le fan des Tinderstic­ks, c’est moins sûr. Enfin, la deuxième partie du disque est occupée par “Music For A Year In Small Paintings”, longue divagation de plus de trente minutes. Le problème de ce genre de projet, c’est qu’il est toujours en équilibre sur un fil, entre beauté fragile et autocompla­isance. Tout le monde n’est pas Mark Hollis. Ça se saurait. STAN CUESTA

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