Liz Phair
“GIRLY SOUND TO GUYVILLE – THE 25TH ANNIVERSARY”
Matador/ Beggars
Vingt-cinq ans plus tard, le premier album de Liz Phair reçoit le traitement royal dans différentes versions, de la plus simple à la plus luxueuse, que ce soit en CD ou vinyle. L’ancêtre de Courtney Barnett, qui a elle-même reçu l’héritage des Breeders et surtout de Juliana Hatfield dans ses petites mains, avait sorti à l’époque un album que tout le monde s’empressa de nous vendre comme un authentique chefd’oeuvre, une sorte de réplique féminine et féministe à “Exile On Main St”. Ce n’est pas un chef-d’oeuvre (les journalistes savent parfois faire preuve d’une imagination débordante) et cela n’a pas grand-chose à voir avec “Exile On Main St” (les musiciens peuvent être très imaginatifs), mais c’est un album sacrément cool. La Liz savait composer des espèces de squelettes de chansons très mélodiques, mais c’est surtout leur interprétation qui marque : un petit son crunch de guitare Mustang, et cette façon de chanter je-m’en-foutiste et hautaine qui en faisait une dominatrice de rêve. Il est probable que de la première moitié des années 90, ce sont ces disques-là, modestes et lo-fi qui resteront plutôt que toutes les superproductions barnum qui étaient alors à la fête (Pumpkins, Soundgarden, Guns, etc.).