“Trop long. Mais ce double album ferait un simple génial”
“Tattoo You” (1981)
Pour : Puisqu’il est impossible à cette époque de réunir dans un studio Mick et Keith, qui ne peuvent plus se sentir, l’ingé-son Chris Kimsey a une idée miraculeuse : ressortir toutes les bandes seventies, sauver et peaufiner des chutes de studio. Son mandat, avec Jagger et les autres : faire de ces rebuts seventies de grands morceaux eighties.
Contre : La face A, fast side, rock, est impeccable, avec “Hang Fire”, “Neighbours” et le super morceau de Richards, “Little T & A”. Keith avait demandé que “Start Me Up”, enregistré le même jour que “Miss You”, soit effacé : morceau trop générique, un poncif. C’est devenu un classique du groupe.
Pour : La face B, slow side, où les Stones ne font pas que confirmer qu’ils sont des rois de la ballade : des génies du genre. Rescapées de “Goats Head Soup”, “Waiting On A Friend” et “Tops” secouent davantage que n’importe quel brûlot trash et destroy. Non retenues pour “Emotional Rescue”, “No Use In Crying” et surtout “Heaven” (titre qui porte bien son nom) bouleversent comme jamais. Kimsey : “Ils ont juste eu du bol : les chutes abandonnées se sont avérées parmi le meilleur de leurs
morceaux.” Un tel manque de discernement rend le groupe, parfois accusé de calcul, particulièrement touchant. Contre : “Le plus grand groupe rock” ? En 1981, année Gun Club, Black Flag ? Pour : Le plus grand groupe de ballades au monde, oui. Ce n’est pas une sous-catégorie.
“Undercover” (1983)
Pour : Quand Jagger s’installe à New York, il le clame : il adore David Byrne. Il faut écouter le bootleg “Undercover — The Real Alternate Album”, triple CD déballant les sessions d’enregistrement de “Undercover” : là, les Stones partent loin dans des expérimentations dance-funk à la Talking Heads.
Contre : Au finish, pour ne pas trop défriser la planète RS, un formatage rock a été effectué. Pour un résultat bâtard : trop Stones, pas assez expérimental — ou le contraire.
Pour : “Too Much Blood”, avec les cuivres du Sugarhill Gang et Sly Dunbar à la batterie électronique : fantastique. “Undercover Of The Night”, plus “Owner Of A Lonely Heart” à Miami que “Blue Monday” : excellent morceau de funk-rock synthétique. Pas si mal : “She Was Hot”, “Too Tough”, “Wanna Hold You”, “All The Way Down”...