Rock & Folk

Stephen Malkmus And The Jicks

- “Sparkle Hard”

DOMINO Stephen Malkmus possède un style bien à lui. Il n’essaie pas de se donner un genre, ou de sonner comme machin ou untel. Dès qu’il s’approche d’un micro ou qu’il empoigne sa guitare, on sait que c’est lui. Et cela, dans notre beau monde postmodern­e où l’on n’entend quasiment plus que des gens essayer de faire quelque chose qui a déjà existé, sans rien apporter de personnel, n’a pas de prix. Lui chante comme un chat enroué, pas toujours parfaiteme­nt juste, joue des solos de guitare tordus et, de façon générale, compose des chansons qui ont toujours un petit quelque chose de bizarre, mais sans le vouloir... Bien sûr, ça frotte moins qu’à l’époque de Pavement. On entend presque ici de la pop ou du rock normal. Tout est dans le presque. A la limite, notre homme aimerait bien faire des chansons qui passent sur la bande FM. Sauf qu’il y a toujours un petit truc qui cloche. Et c’est ça qui est bon. A part ça, quoi de neuf ? Les journalist­es font des gorges chaudes parce que Stephen utilise des synthés, voire l’Auto-Tune. On s’en fiche. Il se sert de tout ça comme un sale gosse qui n’en ferait qu’à sa tête. Et réussit à conserver une fraîcheur incroyable. Un peu comme un mec qui viendrait de l’art brut et qui voudrait devenir académique, mais sans jamais y arriver. On sent que Malkmus aimerait parfois être Ray Davies et Brian Wilson, mais qu’il n’arrive qu’à être lui-même. Et c’est comme ça qu’il s’approche finalement de ces deux géants... Sinon ? “Bike Lane” est un hit parfait. Kim Gordon chante sur “Refute” et c’est magnifique. A l’arrivée, on a un album d’une grande richesse et d’une candeur absolument charmante. Le rock a besoin de types comme ça. STAN CUESTA

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