Fan Zone LES THUGS
Chaque mois, un collectionneur ouvre les portes de son antre et de son cerveau. Place à Silvère, spécialiste des Thugs. Attention, d’Angers.
Silvère (56 ans) a rencontré l’un de ses groupes fétiche il y a 30 ans, alors qu’il faisait partie de l’organisation du festival Nevers à Vif. Depuis, ce passionné qui baigne non-stop dans la musique a accumulé une collection qu’il protège jalousement : “J’ai une batte, une pelle et un alibi...” Depuis ce festival, et ce concert, où Silvère s’est dit, “là, il se passe quelque chose qui est au-delà de la musique”, les disques des Thugs se sont multipliés sur ses étagères. “Première pièce, ‘Electric Troubles’, le deuxième album. Je n’avais pas aimé le son brouillon de ‘Radical Hystery’, le premier, j’avoue.” Mais, en bon accumulateur tendance complétiste (“Il y a des disques que je dois avoir, question de vie ou mort.”), Silvère achètera quand même, dans la foulée, ce premier album mal-aimé. “Et je viens de racheter les rééditions vinyles sorties chez Nineteen Something, le label qu’a créé Eric Sourice, guitariste/ chanteur du groupe. Ce sont les mêmes disques que ceux d’origine que j’ai déjà, sauf qu’il y a le logo de ce nouveau label sur la pochette, ça change tout !” Pas étonnant donc, que sa collection compte “Cinquante-cinq CD, vingt-deux vinyles, treize 45 tours, une cassette audio live originale et deux VHS dont on retrouve le contenu dans ‘Come On People!’. Pas mal pour un groupe qui n’a sorti que sept albums studio et un live. Mes disques sont rangés dans l’ordre chronologique, les rééditions collées à l’album original lui-même précédé des test-pressings quand je les ai. Suivent les compilations où apparaissent un titre à eux, les albums de Jive Puzzle puis Droom Mix (groupes avec des membres des Thugs), les albums tribute et une petite collection d’enregistrements live sur des CDR.” Maniaque, Silvère ? “Oui, j’avoue. J’ai même une marque, un fantôme, quand je sors un disque pour l’écouter. Il sera remis exactement à la même place.” Maniaque, mais néanmoins partageur. Ou du moins, il est ami, à ses risques et périls, avec un collectionner frappé du même vice que lui. “Même s’il arrive de se faire souffler, un jour, la moitié des test-pressings qu’on espérait. Il se reconnaîtra, le vilain.” La collection est également l’occasion de vivre de beaux moments, comme une discussion dans les loges “du dernier-des-derniers-concerts du groupe, à La Roche-sur-Yon en 1999. Eric Sourice me dit que lesThugs avaient sorti une première version en 4 titres de ‘Frenetic Dancing!’, le tout premier single dont j’avais déjà la version 2 titres connue. Genre cent exemplaires. Devant ma mine sûrement déconfite, il m’a promis de m’en donner un qui lui reste, ce qu’il a fait quelques semaines plus tard.”