FRENCHIES
Depuis la première édition, la part belle est bien sûr donnée aux artistes Français. Retour sur les plus beaux moments du Rock made in France sur la presqu’île.
NOIR DÉSIR 1989/1991/1993/1997/2002 ( DETROIT) - JACQUES HIGELIN 1989 - ALAIN BASHUNG 1990/2004 - JEAN- LOUIS AUBERT 1990/1993/1998/2016 ( LES INSUS) - FFF 1994/1997 - HUBERT- FÉLIX THIÉFAINE 1999/2012/2017 - LES RITA MITSOUKO 1994/2000/2007 - LES WAMPAS 2003/2009 - DANIEL DARC 2004/2008 - KATERINE 2006/2011 - PHOENIX 2007/2009/2013/2017 - CHRISTINE AND THE QUEENS 2015 - HER 2017
Noir Dés’ et les Eurocks, c’est à chaque fois la puissance, une histoire d’amour (presque) ininterrompue de la première édition à nos jours, jusqu’à Détroit en 2014 sur la grande scène qui a déclenché la folie quand ont explosé les classiques de Cantat que sont “Le Vent Nous Portera”, “Le Fleuve” ou “Tostaky”.
Higelin fit l’ouverture, tête d’affiche d’une première édition très franco française, à trois exceptions près (Costello, Litfiba et Nina Hagen), et Bashung suivit pour l’an 2, avec un retour en 2004 pour un grand show gorgé d’une émotion particulière. Aubert avait déjà raccroché Téléphone quand il donna sa première prestation belfortaine, jusqu’à la vraie fausse reformation avec un alias pied de nez ( Les Insus) qui cachait mal le comeback du plus grand groupe de rock français, en tout cas jusqu’à l’avènement de Noir Désir qui prit la relève. Le band d’Aubertignac/ Kolinka sut communier avec le public, rassemblant une foule impressionnante (la journée fut vite sold out) avec une moyenne d’âge en hausse et un répertoire très largement eighties.
FFF aura bouclé la boucle cette année, puisque c’est aux Eurocks que le groupe de Marco Prince avait enregistré en 1997 le DVD live
“Vivant”… Qu’il va rejouer en 2018. Thiéfaine invita Matmatah en 1999 pour une version épique de “La Fille Du Coupeur De Joints” et s’offrit un orchestre classique 18 ans plus tard pour un second coming tout en cordes, avec en prélude deux concerts en formule rock à La Poudrière, salle voisine de 230 places (gérée depuis par l’équipe des Eurocks) où Hubert-Félix avait répété son show. Les
Rita Mitsouko sont venus trois fois, à chaque fois ce fut le feu, mais l’ultime performance aux Eurocks fut l’une des dernières pour le groupe : moins de cinq mois après le show, Fred Chichin quittait ce monde. Les Wampas furent le seul groupe qui en 2003 eut le courage d’accepter de passer après Radiohead sur la grande scène, offrant un show très rock, contrepoint solaire à la performance neurasthénique de Thom Yorke et sa cohorte. L’agent de Daniel Darc, frustré que son artiste n’ait jamais joué aux Eurocks, fit en 2004 une étrange proposition aux programmateurs, celle de jouer gratuitement. Banco. Le concert sur La Plage fut magnifique et très rock, l’ex Taxi Girl finit par accepter d’être payé pour cette splendide prestation, et revint quatre ans plus tard. En 2006, Philippe Katerine, juste avant de monter sur scène, avait assisté en backstage à un match de foot où la France avait gagné. Et il fit son entrée galvanisé en hurlant à la foule “On est
tous des Raymond Domenech !!!”. En 2011, c’est avec le Cabaret New Burlesque que l’excentrique chanteur fit son comeback aux Eurocks. Le final fut moins burlesque, un technicien s’étant amusé à prendre au mot le gimmick de la chanson “J’Adore”, “Et je coupe le
son !”, en coupant au milieu d’une chanson la chique de Philippe, qui n’apprécia que modérément.
Phoenix est un groupe habitué du festival, et connut quelques moments intenses, comme ce jour de 2009 où ils passèrent sur la grande scène, coincés entre Gojira et Slipknot dans la crainte
des jets de bière… Pour s’apercevoir que le public des métalleux belfortains était plus ouvert qu’ils ne le craignaient. Après avoir devisé quelques instants et pris un selfie avec Diplo, Héloïse alias
Christine & The Queens se donna au public qui lui rendit son émoi, allant jusqu’à tenter de reproduire dans la salle les chorégraphies de “Saint Claude”. Fun song : la reprise par Héloïse de “Short Dick Man”, vieux hit des clubs salace signé 20 Fingers. Fun Fact :
Christine & The Queens monta sur scène avec Major Lazer pour fredonner un bout du refrain de “Lean On” et danser avec son nouveau copain clubbeur, Diplo le teufeur. Her a quand à lui vécu une triste consécration sur la grande scène, sans le membre fondateur Simon Carpentier, que Victor fit applaudir par le public et qui rejoignit le club des 27 quelques semaines plus tard, victime d’un cancer féroce.