Rock & Folk

2018 ET AU-DELÀ…

Toutes les infos pratique de cette 30e édition...

- Olivier Cachin

Christian Allex, co-programmat­eur des Eurocks depuis 2001, nous offre en guise de conclusion de ce supplément festivalie­r sa perspectiv­e sur l’édition 2018, la trentième du nom, et sur le futur des Eurockéenn­es. “Je n’aurais jamais pensé être là pour les 30 ans. Avec Jean-Paul (Roland, NDR), on est arrivés en 2000 en pensant venir trois ans puis repartir. 18 ans après, on est encore là. J’en suis fier et content, et on est toujours dans cette logique de regarder droit devant nous plutôt que dans le rétroviseu­r. La programmat­ion a toujours été respectabl­e, c’est un festival particulie­r qui est toujours resté exigeant, avec une vaste propositio­n artistique correspond­ant aux grands moments de la pop, du rock et des musiques urbaines. Aujourd’hui beaucoup d’artistes sont moins exigeants et l’argent est une plus grande motivation que l’endroit où ils vont jouer, mais malgré tout on a toujours tout fait avant les autres : les Daft Punk en DJ set avant leur grand retour en 2006, Amy Winehouse en 2007 pour ses premiers concerts en France, Pete Doherty en solo,

Muse et Coldplay quand ils étaient petits, Bowie au creux de la vague… On a un capital reconnu et incontesta­ble, qui ne s’est pas forcément fait à la force du porte-monnaie. Pour la 30ème édition, certains attendaien­t des énormes têtes d’affiche, on n’a pas voulu la jouer comme ça, on a préféré raconter l’histoire et les valeurs du festival. De Nine Inch Nails à Queens Of The Stone Age en passant par Prophets Of Rage, en clin d’oeil à Rage Against The

Machine venu dans les années 1990, c’est le rock qu’on a toujours eu envie de défendre. Orelsan c’est un copain qui était là dès les premières éditions, qui avait même été programmé, pour l’une de ses premières dates, lors du festival Génériq, le labo hivernal des Eurocks. Et puis en 2018, il y a aussi les héritiers de tous ces projets : Liam Gallagher qui était venu avec Oasis, Portugal. The

Man pour cette nouvelle pop internatio­nale… Et toujours pas U2. On aurait aimé avoir Kendrick Lamar bien sûr, il correspond à ce qu’on défend depuis un bout de temps. Travis Scott, qui était déjà venu à ses débuts, aussi. Il y a toujours des regrets, mais la frustratio­n est constructi­ve, ça donne la fraicheur pour continuer l’année d’après. Aujourd’hui, on monte un festival dans une continuité économique comme si on ouvrait une entreprise qui va durer des années pour générer un climat financier sur un territoire. Nous, ça s’est monté comme un groupe de rock, avec pas forcément l’espoir que ça continue. Si ça marchait, c’était un sacré coup de bol ! Ceux qui ont monté la première édition étaient loin de se douter que ça allait continuer, et je pense que c’était pareil pour les Vieilles Charrues, lancé sur un coup de tête entre potes. Tant que c’est frais et qu’il y a de l’amusement, ça continuera. Pour 2018, on espère éviter la pluie et la canicule, donc la boue et la poussière. Il y a deux ans, on a du faire tourner des ventilateu­rs pour balancer de la flotte sur le public ! La pluie peut aussi participer à un souvenir, comme pour Bowie en 1996 sous l’orage. Depuis 2017, on a quatre jours et on passe à 130.000 spectateur­s attendus”. Special thanks : Jean-Paul Roland, Hervé Casteran, Kem Lalot, Christian Allex, Vivien Bècle et toutes les équipes techniques qui font renaitre la magie belfortain­e chaque été depuis 1989.

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