Rock & Folk

Snoop Doggy Dogg

- OLIVIER CACHIN

“DOGGYSTYLE” DEATH ROW

Bien sûr, il y a eu “The Chronic”, l’opus majeur de Dr Dre qui a réactivé la culture de l’herbe qui rend nigaud et les droits d’auteur de George Clinton. Certes, on a eu depuis une sacrée cargaison de gangsters au passé trouble, venant rapper sur fond de funk seventies relaxé et groovy. Mais c’est “Doggystyle” qui synthétise le mieux l’esprit de ce que l’on a appelé G-Funk, ce mix pourtant simple comme bonjour d’une attitude menaçante sur tempo apaisant. “What’s My Name ?” qui fut la première bombe single extraite de cet album (qui s’est écoulé à plus de quatre millions d’exemplaire­s rien qu’aux Etats-Unis) marque le décor. Pas de hardcore mais des choeurs féminins et une basse ample, le tout surmonté d’une voix paresseuse qui paraît faire semblant de courir après le beat et n’y arriver qu’avec un léger décalage. Snoop fume un joint sur le dos de la couv’ et invite tous ses amis gangsters à rapper sur des morceaux aussi peu politiquem­ent corrects que l’apologie du gang bang “Ain’t No Fun (If The Homies Can’t Get None)” (“C’est pas marrant si les potes peuvent pas croquer” ou quelque chose d’approchant). Le Dogg Pound, Warren G, Dat Nigga Daz, RBX, Nate Dogg, Lil Malik et même le revenant DOC : c’est une véritable famille mafieuse qui épaule le chiot et, le Phil Spector de l’affaire, Dr Dre reste derrière ses manettes. Le docteur a taillé l’écrin sur mesure et le rap culte de ce CD d’exception reste la reprise du “Lodi Dodi” de Slick Rick et Doug E Fresh, un vieux classique archisampl­é par les producteur­s hip hop.

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