Rock & Folk

Eddie & The Hot Rods

- VINCENT HANON

“LIFE ON THE LINE” ISLAND

Avec Dr Feelgood et les Inmates, Eddie & The Hot Rods, groupe joyeusemen­t destroy, complète le tiercé pas vraiment gagnant du pub rock, seul courant musical du 20e siècle à n’avoir jamais été réhabilité. Il faut dire que plus grand monde n’a osé vivre depuis, avec un tel plaisir maso, la situation à haut risque de la life on the

line. Solide en apparence, le terrain n’en est pas moins friable par endroits. Mais ceux qui s’y aventurent savent que c’est toujours du côté du danger que naît l’excitation. En septembre 1977, l’idée est de faire bander les morts ( cf la pochette). Après l’ère de l’harmo de Lew Lewis et l’implacable tir serré de “Teenage Depression”, les Hot Rods fonctionne­nt désormais à cinq et brûlent la vie par tous les bouts de la chandelle. Emmené par le fougueux Barrie Masters et la guitare lead acérée du nouvel arrivant Graeme Douglas, le groupe se lance à 200 km/h sur une longue autoroute blanche. S’ouvrant par un orgue d’église qui cache le souffle libérateur de “Do Anything You Wanna Do” (dans la tradition des premiers simples des Who), ce deuxième album du gang de Canvey Island est un juteux mélange de power pop et de rhythm’n’blues sec comme un coup de raide. “Telephone Girl” (et son riff qu’on croirait sorti de “La Grange” de ZZ Top) ou “Life On The Line” clouent sur place et laissent le spectateur hors d’haleine. Seul titre composé par le rugueux guitariste rythmique Dave Higgs (pourtant responsabl­e de la quasi-totalité de “Teenage Depression”), le prémonitoi­re “Beginning Of The End” est une longue descente vers ce borderline qui mènera pourtant les Hot Rods au-delà du changement de millénaire. Toujours prêts à en découdre avec la fête, les Hot Rods continuent en 2014 à mettre le feu aux clubs, pour le simple bonheur de ceux qui osent aller les vivre sur scène. Là où tout arrive et arrivera toujours, internet ou pas.

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