Rock & Folk

Sex Pistols

- GEANT VERT

“NEVER MIND THE BOLLOCKS” VIRGIN

Objet de bien des polémiques dès sa sortie, “Never Mind The Bollocks”, ou “NMTB” pour les intimes, reste plus de trente ans après le disque culte, symbole du mal de vivre, de toute une génération bourrée de talents. Coaché par un manager expert en manipulati­ons médiatique­s, Malcolm McLaren, les Sex Pistols sont déjà des stars mondiales avant la sortie de l’album. De scandale audiovisue­l à l’heure du thé à une interdicti­on plus ou moins généralisé­e de concerts dans le Royaume-Uni, jetés par EMI et A&M dès le premier single, le groupe n’a plus qu’une chose à faire pour occuper ses nombreux temps libres : enregistre­r un album de légende. Ce sera chose faite pendant l’été de la haine si cher au Jubilé de la reine locale. Alors que la presse se déchaîne contre le groupe phare des punks, notre quatuor se retrouve au Wessex Studios. Très vite, les problèmes arrivent. Sid Vicious, le nouveau bassiste, est incapable d’aligner la moindre note. Steve Jones, le guitariste, se retrouve à tout faire à sa place. En remercieme­nt, la rumeur locale prétendra que c’est Chris Spedding qui joue sur le disque. Les rythmiques sont à peine en boîte que le batteur, Paul Cook, se fait démolir à coups de barres de fer par des Teddy Boys. Un peu plus tard, c’est au tour du chanteur, Johnny Rotten, de se faire agresser à deux reprises. Pendant que ses copains se font suturer, Steve Jones en profite pour empiler les murs de guitares qui, au final, donneront la couleur si particuliè­re de cet album associés, bien sûr, à la voix de paranoïaqu­e fini du chanteur. Pour ce dernier, nous noterons que “Holidays In The Sun” et “Bodies”, les chansons composées pendant cette période de violence, sont les hymnes définitifs du placement d’office en asile psychiatri­que. Les douze titres sont à peine en boîte qu’un nouveau problème arrive. Les couleurs de la pochette sont un véritable casse-tête à imprimer. Finalement, à la sortie de l’album, c’est la police qui demande son interdicti­on pour cause d’obscénité. Après moult polémiques sur la significat­ion exacte du mot couille, c’est l’interventi­on finale d’un éminent linguiste qui fait fermer son clapet à la censure en uniforme. Résumer “NMTB” en si peu de lignes est une gageure. Nous dirons simplement que l’on peut ne pas connaître ce disque mais l’ignorer, impossible.

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