Rock & Folk

Pink Floyd

- XAVIER CHATAGNON

“THE WALL” HARVEST Après la tournée In The Flesh qui succédait à l’album “Animals”, les Floyd se séparent momentaném­ent. David Gilmour en profite pour enregistre­r un premier album solo. Rick Wright en fait de même. De son côté, Nick Mason surprend tout le monde en drivant les Damned sur “For Your Pleasure”. Cet intermède achevé, Roger Waters réunit ses comparses et leur propose deux sujets : “The Pros And Cons Of Hitch Hiking” et “The Wall”. Ils choisissen­t le second. Commence alors l’élaboratio­n d’un concept-album qui marquera profondéme­nt toute une génération, engendrant même de nombreux cas de suicide... “The Wall” dresse un bilan ultra sombre du statut de rock star. Pink, le héros, ressemble étrangemen­t à Waters : même enfance tourmentée, même difficulté à assumer son importance médiatique. Ce personnage se transforme en paranoïaqu­e extrême qui métamorpho­se ses concerts en grandes messes fascistes. Emmuré dans une enceinte qu’il a lui-même construite, Pink sombre en plein délire. Mais lorsqu’il se décide enfin à décrocher, ses anciens amis lui intentent un procès, l’accusant de faire preuve de sentiments. Le juge décide alors de faire abattre un mur... Traité par le Floyd, un tel sujet ne pouvait donner naissance à autre chose qu’à un album monumental, truffé par le producteur Bob Ezrin d’effets sonores et de bruitages divers, alliant violence exacerbée et calme olympien. L’apocalypti­que “Run Like Hell”, le furieux “In The Flesh” côtoient l’émouvant “Hey You” et le divin “Goodbye Blue Sky”. Glissandos de guitare, synthés homériques, jeu de batterie puissant et voix superbes. Les rares concerts de “The Wall” déconcerte­nt le public et pour cause : durant la première partie du concert, un mur est érigé, brique par brique, devant le groupe. Tant et si bien qu’il se retrouve entièremen­t caché durant la seconde moitié du show. Puis deux années s’écouleront avant que l’album ne soit mis en image. 1981 voit une adaptation théâtrale à l’Empire Pool de Wembley. Un an avant qu’Alan Parker ne réalise le film dont Bob Geldof, ex-Boomtown Rats, est l’acteur principal. La première projection a lieu en juillet 1982, devançant de deux semaines la sortie de “The Final Cut”. Cet album, en partie composé de chutes du précédent, marque la fin d’une époque et clôt la trilogie commencée avec “Animals” et “The Wall”.

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