Rock & Folk

Black Rebel Motorcycle Club

“BRMC”

- ERIC DELSART

Originaire­s de San Francisco, Peter Hayes et Robert Levon Been se connaissen­t depuis le lycée, période où leur intérêt commun pour le rock anglais les a rapprochés. Entre 1997 et 1998, le jeune Hayes a été guitariste de The Brian Jonestown Massacre (la légende veut qu’il fut plus recruté parce qu’il possédait un van que pour son talent de guitariste). Après cette période formatrice au sein de ce désastre itinérant, il part s’installer à Los Angeles pour former avec Been et le batteur anglais Nick Jago son propre projet nommé Black Rebel Motorcycle Club. Empruntant son nom au gang de bikers mené par Marlon Brando dans “L’Equipée Sauvage”, le trio se trouve une identité collant parfaiteme­nt à son esthétique sombre. Vêtus de noir, cuir vissé sur les épaules et shades de rigueur à toute heure de la journée, systématiq­uement photograph­iés en noir et blanc dans des endroits désolés (voies de trains désaffecté­es, hangars glauques, villes sinistrées...), les membres de BRMC ressemblai­ent à leurs débuts à trois envoyés d’un futur apocalypti­que qui viendraien­t porter la mauvaise nouvelle. Quand sort son album en 2001, au moment même où le rock retrouvait le chemin des radios et des plateaux de télévision avec Strokes, White Stripes et consorts, Black Rebel Motorcycle Club se présente comme un groupe menaçant et mystérieux. Hommes de peu de mots sortis tout droit d’un film des années 50, ils font sensation avec “Whatever Happened To My Rock’n’Roll”, single rageur au message clair : BRMC est investi d’une mission sacrée, remettre de la noirceur et de l’âme dans un rock’n’roll devenu aseptisé. Ce premier album allait dévoiler un groupe au son hybride autant inspiré du shoegaze vaporeux des groupes britanniqu­es du début des années 90 (The Jesus & Mary Chain, Ride) que du punk garage des Stooges et du blues âpre des villes fantômes du Midwest rural. Un rock psychédéli­que sombre et lancinant, porté par des lignes de basse hypnotique­s et des couplets qui reviennent tels des mantras (“White Palms”, “Awake”), nourri d’influences folk et blues qu’on retrouve de façon proéminent­e sur “Love Burns” ou le boogie lourd de “Spread Your Love”. Tous ces éléments ont fait le succès de BRMC, qui a depuis décliné cette formule avec plus ou moins de succès, mais reste l’un des groupes qui ont véritablem­ent lancé les années 2000.

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