The Datsuns
“THE DATSUNS”
Et hop, c’est le grand retour du crétin. Ou de ceux qui se contrefoutent des règles de la bienséance comme de leur premier jeu de cordes. Ces quatre spectaculaires Datsuns débarquent tout droit de Nouvelle-Zélande, avec les mêmes vices tatoués dans le cerveau que n’importe quel chevelu planté à l’autre bout du zinc de la planète. Place à la gigue en tant que leitmotiv et tant pis si ça doit bourriner un tantinet sur les côtés. D’ailleurs, tout a été spontanément mis en oeuvre pour faire fuir les amateurs dits de bon goût. Peu soucieux de savoir s’il fait partie du problème ou de la solution, Dolf De Datsun, chanteur biberonné au hard rock 70, hurle comme s’il se les était coincés dans la même porte que Ian Gillan de Deep Purple. Derrière, partout, cette bacchanale existentielle verse souvent dans une ambiance proche du grand classicisme d’AC/DC ou qui rappellera parfois les premiers albums des Hellacopters. Ailleurs, des orgues et quelques choeurs affriolants tombent comme des cheveux dans la soupe, renvoyant à l’humour pailleté cher à Gary Glitter et Cheap Trick. Pourtant, contre toute attente, les Datsuns sont parvenus à injecter une certaine dose de raffinement — si — au coeur du moteur ronflant de l’ébauche paillarde. A l’instar de cet entêtant “MF From Hell” qui tente une concurrence frontale mais loyale avec le “Rocknroll Motherfucker” du compatriote D4, certaines de leurs compositions squattent la boîte crânienne avec une redoutable efficacité décomplexée (“Lady”, “In Love”). Il aura fallu attendre la fin 2002 pour qu’un groupe pareil assume à merveille ce rock ouvertement sans avenir.