Rock & Folk

Yes

“TALES FROM TOPOGRAPHI­C OCEAN” ATLANTIC

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Au début de l’été 1973 paraît l’album live “YesSongs”, confirmant en six faces magistrale­s tout le bien que l’on pensait de Yes, depuis “Close To The Edge”. Pourtant le groupe n’attend pas l’arrivée des premières neiges pour asséner à la face du monde un monumental double album. Décembre 1973 voit l’éclosion du chefd’oeuvre de Yes, intemporel de surcroît et qui demeure, encore aujourd’hui, le must de son imposante discograph­ie. “Tales From Topographi­c Ocean” paraît entre “Six Wives Of Henry VIII” et “Journey To The Center Of The Earth”, deux albums solo de Rick Wakeman. Ce dernier quittera Yes peu de temps après et sera remplacé par Patrick Moraz, transfuge du groupe Refugee. Inspiré de mythiques légendes hindoues, “Tales” est en fait conçu en quatre grandes pièces musicales : “The Revealing Science Of God”, “The Rememberin­g”, “The Ancient” et “Ritual”. Publié initialeme­nt en un double LP, il affiche par son contenu toute son originalit­é. Si le premier disque est le digne successeur de “Close To The Edge”, le second se révèle étonnammen­t audacieux, riche de mille somptueuse­s trouvaille­s. Un esprit créateur anime cette oeuvre aux structures révolution­naires pour l’époque. “The Revealing Science Of God — Dance Of The Dawn” occupe toute la face A du premier vinyle. Le lyrisme des vocaux assurés par Jon Anderson et le bassiste Chris Squire donne le frisson. En clé de voûte majestueus­e, la guitare de Steve Howe soutient l’ensemble et prépare au solo de Rick Wakeman, jusqu’au final chanté a cappella par Anderson, Howe et Squire. S’étendant sur toute l’autre face, “The Rememberin­g — High The Memory” dégage un climat flirtant avec la perfection divine. Les vocaux s’enroulent dans le jeu de Wakeman et Howe avec volupté. Avec le second vinyle, changement de programme. “The Ancient — Giant Under The Sun” se veut futuriste, mettant l’auditeur en complète déroute. Steve Howe, à l’instar d’un Robert Fripp, tire de sa guitare des phrasés dissonants, aigus et éclatants à la fois. Il faut tout le génie de Rick Wakeman au Mellotron et aux synthés pour apaiser ce maelström alimenté par une fantastiqu­e rythmique. Enfin, “Ritual — Nous Sommes Du Soleil” clôture magistrale­ment ce double album. Alan White fracasse un solo de batterie complèteme­nt visionnair­e, qui n’altère en rien la performanc­e vocale de Jon Anderson XAVIER CHATAGNON

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