Rock & Folk

The Lords Of Altamont

“THE LORDS TAKE ALTAMONT”

- PHILIPPE MANOEUVRE

Le groupe existe depuis quinze ans. Quinze ans que, le 6 décembre 1999, un assemblage de ruffians, bikers, go go dancers, tatoueurs, dealers, rockers se retrouvaie­nt dans un bar louche de Los Angeles pour fonder TLOA, combo évolutif qui célébrerai­t la Haute Energie chère aux bons vieux modèles Stooges, MC5, Radio Birdman. Premier constat : tout ne s’est pas si mal passé, au prix de nombre de changement­s de personnel (24 membres sont répertorié­s sur la pochette intérieure par Jake Cavaliere, le chanteur). Droit au but : on trouvera sur cet album uniquement des morceaux joués le 6 décembre 1969 sur la scène maudite d’Altamont, lors du grand festival gratuit imaginé par les Rolling Stones. Titres de Santana (“Jingo”), Crosby, Stills & Nash (“Black Queen”), Jefferson Airplane (on y reviendra), Flying Burrito Brothers (“Six Days On The Road”). Les Stones se taillent la part du lion avec des covers de quatre titres. Les versions proposées par les Lords correspond­ent aux critères d’un hard rock métallique, descendant des Guns, aguerri par des dizaines de concerts. Quinze membres des Lords (anciens et actuels) ont participé à l’effort testamenta­ire. Une grosse rythmique cahote à tout va, basse, batterie, riffs, deux solistes mitraillen­t le moindre espace libre, cloutant des solos violents, mais à ras des pâquerette­s. Cette volonté de trouver une voie “entre Wayne Kramer

et Eddie Clarke” permet de catapulter les titres de l’Airplane dans un éblouissan­t nirvana sonique. A l’image du “Come Back, Baby” de Lightnin’ Hopkins, adapté par Jorma Kaukonen. Il semble que les Lords du troisième millénaire soient toujours en tournée sur un point quelconque du globe. Espérant qu’ils amèneraien­t leurs danseuses, Moana Santana et Kina Stewart, on se rend au Batofar un soir de novembre. Satisfacti­on aussi totale que générale. Face au sérum de vérité du live, les Lords deviennent un gang garage forcené (ils couvrent les Sonics, mais reprennent également du Cactus, preuve de goût !). Bizarremen­t, le set des Lords est construit comme un toboggan grand public. Pourquoi les foules ne se pressent-elles pas à ces concerts, toujours en club ? C’est l’un des mystères du rock moderne. Attention, sur la version CD de cet album, de nombreux titres bonus.

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