Rock & Folk

Fats Domino

“ROCK AND ROLLIN’ WITH FATS DOMINO”

- JEAN-WILLIAM THOURY

IMPERIAL

En 1968, les Beatles plagient Fats Domino en écrivant “Lady Madonna”… Quel hommage ! Quelque chose à la Nouvelle-Orléans fait que la musique de là-bas bouge d’une manière unique, sensuelle et swing. Antoine Fats Domino, qui y est né en 1928, apporte cette qualité au rock’n’roll dont il est l’un des fondateurs. Quasiment illettré, ne parlant qu’un français créole, il se révèle très tôt un pianiste surdoué, héritier de Fats Waller. Il joue dans l’orchestre de Dave Bartholome­w qui devient son producteur et son partenaire en écriture. Sa manière personnell­e, reconnaiss­able à ses triolets, le rend populaire auprès des producteur­s pour accompagne­r Joe Turner, Lloyd Price, etc. Il enregistre “The Fat Man” fin 1949. Le simple marche bien. Il faut pourtant attendre 1955 pour qu’Imperial se décide à commercial­iser un premier album, “Carry On Rockin’ ” dont le titre est modifié en “Rock And Rollin’ With Fats Domino”. Bien que son physique bonhomme aille de pair avec sa voix suave, Fats Domino rocke vraiment, en cela poussé par le back beat qu’assène Earl Palmer, formidable batteur. La nature authentiqu­ement rock de cette musique est mise en évidence quand Johnny Burnette et le Rock’n Roll Trio jettent leur dévolu sur “All By Myself” et “Please Don’t Leave Me” au texte fait d’onomatopée­s ! L’album inclut un autre titre au charme universel, “Ain’t That A Shame” vite adopté par Pat Boone qui prend la tête des classement­s. Le morceau séduira John Lennon et Paul McCartney, chacun de leur côté, mais aussi les Four Seasons, Gary Glitter, Brownsvill­e Station, Cheap Trick et bien d’autres... Le pouvoir évocateur de “Ain’t That A Shame” par son créateur n’échappe pas à George Lucas qui l’utilise dans “American Graffiti” en 1973. À l’évidence un des grands stylistes du piano rock’n’roll — avec Jerry Lee Lewis et Little Richard — dans son premier album Fats Domino montre également l’étendue de ses talents de chanteur et de compositeu­r. On y perçoit très bien toute la puissance de celui qui, ondulant en rythme du bassin, sortait de scène poussant devant lui son immense piano !

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