Chuck Berry
“AFTER SCHOOL SESSION”
CHESS
Qu’ont en commun Elvis Presley, les Beatles, les Beach Boys, les Rolling Stones et tant d’autres ? Ils ont interprété du Chuck Berry, le poète du rock’n’roll ! La discographie de Charles Edward Berry, né à Saint Louis, Missouri, en 1926, c’est Le rock mode d’emploi : paroles, musique, sensualité, insolence, intelligence, humour, style... Guitariste, il est certes juché sur les épaules de géants comme T-Bone Walker mais invente une approche nouvelle qui fera école. Les introductions caractéristiques et une façon de jouer le rythme, la pompe, se résume dans une expression que tout le monde comprend : à la Chuck Berry. Pour les textes, il connaît sa cible, les adolescents, d’où “After School Session”, titre général du premier album inspiré par celui d’une chanson, “School Days (Ring ! Ring ! Goes The Bell)”. Homme mûr, il s’adresse aux jeunes avec une malice qui les touche. Les traits de génie abondent. Le narrateur de “Hail ! Hail ! Rock’n’Roll” prie pour être délivré de ce qui est vieux (ce sera le titre d’un biofilm en 1987). Dans le même esprit, “Roll Over Beethoven”, rock au swing irrésistible, montre la fulgurance d’un auteur inspiré. “Roll over Beethoven and tell Tchaikovsky the news”, qui dit mieux ? “Too Much Monkey Business” exprime de manière limpide le refus des contraintes. Raconter un mini-scénario ou croquer les travers de la société constituent des exercices dans lesquels Chuck excelle, notamment avec “No Money Down”, boniment d’un marchand de voitures d’occasion. La supériorité sexuelle supposée de l’homme noir est à deviner dans “Brown Eyed Handsome Man”... Chuck Berry n’oublie pas le blues (“Wee Wee Hours”) avec un faible pour l’exotisme (“Havana Moon”). Tous les morceaux proviennent de séances tenues au studio Chess de Chicago entre septembre 1955 et octobre 1956, sous la responsabilité de Phil et Leonard Chess avec Johnnie Johnson ou Otis Spann (piano), Willie Dixon (contrebasse) et Mississippi Fred Below (batterie). “After School Session” est le premier volet d’une discographie riche constituant l’indispensable vade-mecum du rock’n’roll.