Rock & Folk

The Everly Brothers

“THE EVERLY BROTHERS”

- JEAN-WILLIAM THOURY

CADENCE

Enfants, Don et Phil Everly débutent dans l’émission de radio de leurs parents. Ils semblent destinés à poursuivre la tradition des duos country fraternels mais s’en écartent de manière radicale en épousant la cause du rock’n’roll. La rencontre de la musique nouvelle avec leurs voix en parfaite harmonie crée un son d’une fraîcheur irrésistib­le. Les Everly sont engagés par Cadence, label new-yorkais dirigé par Archie Bleyer. Le contrat est dû à Acuff-Rose, éditeur avec qui sont également liés Boudleaux & Felice Bryant, auteurs de “Bye Bye Love” (mars 1957) et “Wake Up Little Susie” (septembre 1957). Cette chanson décrit le désarroi d’un garçon dont la copine s’est assoupie au drive-in, probableme­nt après l’amour (ce n’est pas précisé) et qui craint de se faire morigéner par ses parents s’il rentre tard. On voit ici à quel point les premiers auteurs de rock’n’roll savaient pour qui ils écrivaient ! Une efficacité sanctionné­e par une place de n° 1 et la publicatio­n dans la foulée du premier album. Don, l’aîné (1937) tient la barre. C’est lui qui joue ces joyeuses guitares rythmiques acoustique­s qui marquent les esprits, lui qui assure la voix solo dans les breaks, lui qui compose de belles balades matures et aussi le plus adolescent “Should We Tell Him”. Pour autant, l’apport de Phil (1939-2014) ne doit pas être sous-estimé, sa voix limpide et le choix des notes d’instinct miraculeus­ement situées, proches de celles de son frère, participen­t grandement à la magie finale. La beauté vocale des Everly fait merveille pour reprendre de manière personnell­e du Ray Charles (“This Little Girl Of Mine”, “Leave My Woman Alone”), du Little Richard (“Keep A-Knockin’ ”, “Rip It Up”) ou faire aimer sous un jour nouveau “Be-Bop-A-Lula” de Gene Vincent. Deux voix en harmonie sur une rythmique rock’n’roll, le fabuleux style fera vite des émules, singulière­ment du côté de Liverpool... Sur la photo, Harley-Davidson entre les jambes, Gibson en bandoulièr­e, les divins frangins sourient en pensant à l’oeuvre magnifique­ment démarrée qu’ils s’apprêtent à poursuivre...

 ??  ??
 ??  ??

Newspapers in French

Newspapers from France