Wanda Jackson

“ROCKIN’ WITH WANDA”

CAPITOL

On aime Janis Martin, The female Elvis, Barbara Pittman chez Sun, ou Sparkle Moore à l’allure impeccable, mais Brenda Lee alias Miss Dynamite et Wanda Jackson restent la crème de la crème du rock’n’roll féminin. Avant de devenir The queen of rockabilly, Wanda Jackson chante country. C’est le camarade Presley, avec qui elle flirte en tournée, qui lui suggère de mettre du rock’n’roll dans sa musique, ce qu’elle fait avec force, avec talent, avec grâce, sans toutefois renier ses racines. Elle oscille ainsi entre les deux écoles, à tel point que son label conçoit un album destiné à ceux qui la préfèrent en mode énervement. D’où ce “Rockin’ With Wanda” qui, groupant les pièces les plus âpres gravées depuis 1956, tient toute ses promesses en dépit d’un sous-titre particulièrement inapproprié, “A collection of great

country songs”. Car, malgré le rockingchair vu sur la photo, il s’agit bien de rock’n’roll, et du meilleur ! Comme Gene Vincent, Wanda Jackson a la chance d’enregistrer à Hollywood dans le fameux studio Capitol où la sonorité est majestueuse. Elle est entourée de musiciens au sommet de leur art dont Big Al Downing (piano) et Billy Strange ou Buck Owens (guitare). Avec une énergie stupéfiante, elle travaille “Rock Your Baby” en férocité et ne lâche rien jusqu’à la dernière note. Ses attaques sur les syllabes accentuées déchirent les haut-parleurs ! Défile une collection de morceaux superbes, “Cool Love”, “Honey Bop” (quel écho !), “Hot Dog ! That Made Him Mad”, “Mean Mean Man”, tout un répertoire que les rockeuses à venir auront à apprendre par coeur. L’album recèle l’emblématique “Fujiyama Mama”. Créé par Annisteen Allen en 1955, repris peu après par Eileen Barton, le titre est immortalisé par Wanda Jackson vibrant d’une énergie que l’on ne peut qualifier que de sexuelle. Les Japonais en sont fous ! Y avait-il là matière à expiation, la rockeuse tentera ensuite de se consacrer aux gospels, sans y parvenir durablement, ses nombreux fans, dont Jack White et Imelda May, l’encourageant à retrouver ce qui fait de “Rockin’ With Wanda” un album pour l’éternité.