Rock & Folk

Underworld & Iggy Pop

“Tea-Time Dub Encounters”

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CAROLINE

Au démarrage, il y a le livre d’Irvine Welsh “Trainspott­ing”, puis le film de Danny Boyle, l’un des plus marquants des années 90. Plus récemment, Underworld et Iggy Pop se sont filé rendez-vous à l’heure du thé dans un palace pour superviser la musique de la suite, “T2 Trainspott­ing”. Après avoir remarqué que “Barbara Barbara, We Face A Shining Future” était sorti le même jour de 2016 que “Post Pop Depression”, Rick Smith de l’entité électroniq­ue anglaise entraîna le chanteur de Detroit dans une chambre voisine, où il avait installé la moitié de son studio, espérant stimuler son intérêt. Bien lui en a pris. Enregistré en quelques séances dans la piaule, “Tea-Time Dub Encounters” envoie quatre chansons en vingt cinq minutes d’histoires à écouter sur les pistes. Iggy Pop met le doigt là où il ne faut pas, évoque les sujets importants, pas forcément ceux qui fâchent immédiatem­ent, plutôt les choses de tous les jours comme l’amitié, les T-shirts et les prêts immobilier­s. La liberté de l’improvisat­ion virevolte des deux côtés. Underworld balance les jams en proposant un son ambiant inspiré, tandis que l’icône burinée dispose en se marrant avec spontanéit­é. L’Iguane y assène de lucides vérités frappées au rythme d’un spoken word à la William Burroughs, comme “Bells & Circles” et sa basse obsédante, ni plus ni moins qu’un croisement entre “Lust For Life” et “Born Slippy”. Contrairem­ent à toute attente, la musique électroniq­ue donne des ailes à la rock star, qui regrette surtout qu’on ne puisse plus fumer en avion, avant d’évoquer, lapidaire et juste, les mots de Gil Scott-Heron. VINCENT HANON

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