Rock & Folk

Jennifer Warnes

“Another Time, Another Place”

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BMG

Célèbre pour ses duos souvent utilisés par le cinéma, face à Joe Cocker, BJ Thomas ou Bill Medley, Jennifer Warnes a aussi beaucoup collaboré avec Leonard Cohen. Reconnaiss­ant, il lui avait offert “First We Take Manhattan”. Ainsi occupée, elle n’a guère de temps pour ses propres albums : le précédent, “The Well”, est sorti il y a dix-sept ans. Outre son ami Cohen, Jennifer Warnes, née en 1947, a récemment perdu plusieurs proches, ce qui explique qu’elle choisisse comme première plage “Just Breathe” (Pearl Jam, 2009). Eddie Vedder y souligne une évidence : “Every life must end (…) I know someday we mu st go ”. Une orchestrat­ion soignée accompagne un chant gracieux qui exclut toute tristesse. Débuté par une évocation du deuil, le disque s’achève sur une note d’optimisme, “Why Worry” (Dire Straits, 1985) qui affirme qu’après la pluie vient le soleil. Ce Mark Knopfler, quel poète. Jennifer Warnes aime “So Sad” (Mickey Newbury, 2001) au point de l’enregistre­r une nouvelle fois après sa version avec Robert Michaels (2005). Guitares acoustique­s et batterie aux balais montrent que la réalisatio­n — peaufinée avec un compagnon attitré, Roscoe Beck — vise un dépouillem­ent mettant en valeur à la fois la voix et les chansons. De cette manière, l’arrivée d’un Hammond ou de cordes prend tout son sens. Les parties de contrebass­e et de slide sont sublimes. Sûre d’elle, la chanteuse ose “Tomorrow Night” (1939), déjà adoubé par Presley et Dylan ; et “I See Your Face Before Me” (1937) après Sinatra ou Peggy Lee... Vu ses belles possibilit­és, vocales, émotionnel­les, elle aurait tort d’en priver les connaisseu­rs. JEAN-WILLIAM THOURY

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