Tami Neilson
“Sassafrass!”
OUTSIDE
Née en 1977 au Canada, Tami fait partie d’un quintette familial, les Neilsons. Etablie en Nouvelle-Zélande depuis 2007, elle y poursuit une carrière solo remarquée, ses premiers albums, “Red Dirt Angel”, “The Kitchen Table Sessions”, “Dynamite!” et “Don’t Be Afraid” obtenant toutes sortes de récompenses. Secondée par son frère Joshua pour l’écriture et la réalisation, elle développe un répertoire riche en trouvailles. Désignant ailleurs une sorte de laurier, en argot local sassafras s’emploie à propos d’une personne qui n’a pas peur de dire ce qu’elle pense. A l’évidence, Tami Neilson correspond à la description. Dans “Stay Outta My Business”, qui a le charme et la puissance d’un authentique classique du R&B, elle impose le respect, demandant avec une autorité naturelle à ce qu’on ne se mêle pas de ses affaires. Femme forte, elle réclame l’égalité homme-femme d’une voix affirmée (“Bananas”). Les thèmes comme le féminisme (que l’on détecte au long de l’album, notamment dans “Devil In A Dress”) ou les producteurs abusifs du type Weinstein (“Smoking Gun”) s’accompagnent d’un néoclassicisme musical de bon aloi. Avec ses allures années 50, sa frange Betty Page, son maquillage Cléopâtre, Tami Neilson propose un cocktail personnel à base d’ingrédients éternels, rock’n’roll, soul et country blues. On se laisse d’emblée convaincre par le riff de “Diamond Ring”, le solo de “A Woman’s Pain”, la sincérité de “Miss Jones” (dédié à Sharon Jones), la pedal steel hantée de “Manitoba Sunrise At Motel 6” (inspiré par Glen Campbell), la vivacité post-rockabilly de “Kitty Cat”... Du rock qui mérite des couronnes de sassafras. JEAN-WILLIAM THOURY