Rock & Folk

Loli Froggi Blues

“Live At La Chapelle”

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CHAPELLE/L’AUTREDISTR­IBUTION

Lol, on le connaît surtout du combo post-punk Extraballe et de Nulle Part Ailleurs quand, avec LeGroupe, il ponctuait l’émission de solides étreintes soul rock. Le blues est à tout le monde, on a bien le droit d’en faire ce qu’on veut. Néanmoins la question est : pourquoi renouer ainsi avec les premières années du blues français, quand ledit blues se sentait illégitime avec son verbe trop explicite et ses influences imprécises, en pleine utopie punk du tout-revendicab­le ? Fin 1970, le trio français Téquila enregistra­it déjà ce genre de bluesrock au format pop. Le malentendu vient de l’enluminure : dans Loli Froggi Blues, le dernier mot est peut-être de trop. Parce que si ont dit rock plutôt que blues, ça s’emboîte nickel : tempos vifs, escaliers acrobatiqu­es, solos percutants, accroches mélodiques, tranches de vie extraverti­es servies sans roublardis­e. Malgré ce timbre, ce maintien juvénile et la quadrature spartiate de ses chansons, Lol est à la fois un vrai héros post-punk et un grand guitariste à l’ancienne, sans pose ni artifice. Et comme il joue, il chante et il compose, net, au ligament radio-carpien et à la glande exocrine. Aux Lombards, avec une palette restreinte (basse, batterie, clavier), Lol enfile 15 vignettes riches en rythme, légères en pathos, plus ou moins mélancoliq­ues (“Vivant Et Bien”, “Rain Blues”, “Exile”), furieuseme­nt rock par moments (“J’Ai Mis Le Feu”, “Bon A Rien”), qui sont la BD de sa vie. Maintenant la question est : pourquoi ce rock trop franc, qui renoue sans psychédéli­sme avec la chanson française des primes années 80 ? Et la réponse est : ta gueule ! CHRISTIAN CASONI

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