Rock & Folk

BEASTIE BOYS

Chaque mois, un collection­neur ouvre les portes de son antre et de son cerveau. Place à Laurent, heureux possesseur de 150 disques des rappeurs blanc-becs.

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Passionné de musique, de yoga et de snowboard, DJ, animateur sur Radio Campus Montpellie­r (Vinyl Mania, c’est lui), vivant entre Sète l’été et la montagne l’hiver, Laurent trouve le temps de se consacrer à sa passion dévorante pour les Beastie Boys. Au point de chercher, aujourd’hui, un lieu où il pourrait exposer sa collection.

La belle histoire de Laurent et des Beastie Boys commence aux alentours de 1992-93, lorsqu’un ami lui met entre les oreilles l’album “Check Your Head”. “J’ai été très vite conquis et, à partir de là, les Beasties sont devenus un groupe majeur pour moi et mon entourage. La deuxième révélation, ça a été la VHS ‘Past And Present’ qu’un ami m’a fait découvrir. Après la musique, les images et là, c’est devenu de la folie, l’album ‘Ill Communicat­ion’ est sorti dans la foulée et je me suis mis à acheter tout ce que je trouvais d’eux.” La première pièce de sa collection est

“Check Your Head”, la dernière, “deux photos, des tirages originaux de 1985 de la photograph­e new-yorkaise Janet Beckman qui exposait à Montpellie­r.” Entre les deux, Laurent n’a pas

chômé. “Je suis un gros fan de vinyles, j’en ai quelques milliers, ça va du punk-rock-garage au rap au reggae-rocksteady en passant par la bossa nova et le trip hop. Je suis DJ Triple Zero aka DJ John Speed et je ne supporte pas le mp3 ! Les Beasties, c’est vraiment de la collection : skateboard, vinyles, K7, DVD, affiches, montres. Ça peut sembler énorme, mais ça ne tient pas tant de place que ça. Et le coeur de la collection, c’est les disques, je dois en avoir 150.” Mais bas les pattes, il n’y a que lui qui manipule ses trésors. “Et je ne prête rien, c’est trop risqué.” En revanche, on

peut toucher avec les yeux. “J’ai exposé ma collection plusieurs fois à Paloma à Nîmes ou aux Musicophag­es à Toulouse. C’était super de partager cela, car l’oeuvre des Beastie Boys touche à de nombreuses discipline­s.” N’aimant pas les ordinateur­s, Laurent n’achète jamais sur internet. Son truc, c’est d’écumer les disquaires.

“Nancy, Paris, Amsterdam, Montpellie­r, Barcelone, les convention­s, les bourses aux disques... C’est vraiment de la recherche et de l’aventure. Bien sûr, je sympathise toujours avec d’autres fans des Beasties, mais comme je suis le plus fort, il n’y a pas de problème.” Et si quelqu’un a une pièce qu’il ne possède pas, il assure être content pour lui. Alors, comment expliquer son mauvais karma lié aux shows de

son groupe fétiche ? “J’ai étrangemen­t connu des mauvais plans à tous les concerts des Beastie Boys. En 1995, j’avais rompu avec ma petite amie, j’étais encore sous le choc. On va au Zénith avec mes potes et j’étais trop mal pour apprécier. En 1998, à Nancy, ils viennent dans un festival avec Sonic Youth, Garbage, Daft Punk, etc. J’abuse de la tequila et je suis malade pendant le concert. Je les ai revus en 2004 à Bruxelles. Mon frère, à côté de moi dans la fosse, se prend un coup de coude et a la lèvre explosée, c’est la panique... C’est une malédictio­n. Enfin, en 2008, je monte à Paris où ils jouent une soirée au Zénith et le lendemain, ils font un show instrument­al au Bataclan. J’ai pris les deux billets sans trop savoir. Et ça a été un rêve absolu.” D’ailleurs, malgré ces rendez-vous ratés en live, Laurent n’a jamais été déçu par

les Beasties. “Ce qu’ils ont fait, de ‘Licensed To Ill’ à la mort d’Adam Yauch (un moment horrible, j’étais persuadé qu’il se sortirait de son cancer”) est monumental. Après tout, Sean Lennon a dit que les Beasties, ce sont nos Beatles !”

“Je ne prête rien, c’est trop risqué”

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