Thom Yorke
12 JUIN, OLYMPIA (PARIS)
En bifurquant vers l’électronique, Radiohead a contribué à mener le rock dans l’impasse dans laquelle il se trouve aujourd’hui. Cette brèche ouverte vers un entremonde dévasté, son leader Thom Yorke a minutieusement contribué à l’agrandir sur deux albums solo, sujets de cette nuit à l’Olympia. Flanqué de Nigel Godrich et du VJ Tarik Barri, Yorke est venu ici pour ferrailler. D’abord, le trio commence par ralentir le pouls de l’Olympia. Puis les infrabasses de “A Brain In A Bottle” viendront frapper au ventre. Tout ici est broyé. Filtré. Atomisé. Même lorsqu’il fouille les territoires les plus ambient, Yorke impose en soubassement une drum’n’bass brutale. Presque cruelle. On encaissera les coups pendant plus d’1 h 30 avant de s’extirper de cette mélasse dub comme du tambour d’une machine à laver. Essoré et humide.