Main Square
06 AU 08 JUILLET, LA CITADELLE (ARRAS)
C’est à Arras que se sont réfugiés 120 000 festivaliers gonflés par la Coupe du monde. La recette de cette 14ème édition ? Trois jours ensoleillés et une programmation très éclectique au sein d’un espace pittoresque.
Rien de mieux pour commencer que les incendiaires Gojira. Une performance technique accompagnée d’effets coquets : flammes, confettis et fumée font tourner les têtes d’un public resté coi. Une scénographie tout aussi réussie sert le charme légendaire de Josh Homme. Entre riffs acariâtres et batterie martiale, Queens Of The Stone Age livre un concert vif qui saisit les esprits. Autre scène, autre style, Jungle offre un son aussi riche et sophistiqué qu’en studio. Paroxysme en milieu de set, les corps s’agitent et les sourires fusent. Reprise des festivités avec Wolf Alice, parmi les premiers sur scène en ce samedi aride. Jouer à 17 h mais rameuter un public enthousiaste ? Les doigts dans le nez pour la chanteuse qui fait des ravages sur une foule prête à en découdre malgré un soleil qui tape fort. Au coucher de celui-ci, Liam Gallagher interprète avec une attitude fière, voire arrogante, du Oasis devant des âmes visiblement nostalgiques. C’est le duo pointu The Blaze qui s’occupe d’éteindre les lumières. Dans le décor le plus poétique du week-end, le phénomène français confirme son talent à qui en doutait. Dimanche, IAM joue “L’Ecole Du Micro D’Argent”, classique qui n’a pris aucune ride. Vingt ans après sa sortie, le constat est évident : cet album n’a jamais été aussi pertinent. Le temps qui passe n’a pas aussi bien épargné Jamiroquai, qui a du mal à assurer son show longuet. Le public, clément, a l’air ravi d’une prestation où le chanteur se débat pourtant péniblement avec la fatigue et la sueur. Un problème loin de concerner les dudes en forme de Portugal The
Man. Xavier de Rosnay de Justice se paye quant à lui le luxe d’un surf sur une foule en délire. Comme à l’accoutumée, le duo français électrise l’assemblée. Une fulgurance que les festivaliers d’Arras ne sont pas prêts d’oublier.