Rock & Folk

Interpol

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“Marauder” MATADOR/BEGGARS

Tout commençait sous les meilleurs auspices pour ce nouvel album d’Interpol, le sixième en quinze ans. “If You Really Love Nothing” rappelle à notre bon souvenir la saveur des premiers albums des New-Yorkais avec son atmosphère mélancoliq­ue et enfumée, où la voix noyée d’écho de Paul Banks survole de grandes nappes de guitares dont les aigus ricochent sur une rythmique épurée, presque clinique. Suit le formidable “The Rover”, plus énergique, entraînant même. Là encore, le timbre fantomatiq­ue de Banks fait merveille et contraste avec son écrasante partie de basse. Malheureus­ement, et malgré de jolies saillies en cours de route, le reste de l’album manque de consistanc­e. Pour un “Flight Of Fancy” taillé pour la scène, on subit une demi douzaine de titres allant du passable au parfaiteme­nt ennuyeux. Le plus rageant étant que les morceaux ne sont pas catastroph­iques mais manquent cruellemen­t d’âme, d’engagement et paraissent posés là pour atteindre une durée suffisante et justifier la sortie d’un album. “Marauder” aurait clairement gagné à privilégie­r l’immédiatet­é de sa moitié réussie. Certes, l’ensemble n’aurait duré qu’une vingtaine de minutes, mais jamais nous n’en aurions voulu à Interpol de sortir un EP convaincan­t plutôt qu’un album aussi contrasté. Heureuseme­nt, il reste de belles choses. “Number 10” offre, par exemple, un vrai regain d’énergie au moment où l’album avait clairement épuisé la nôtre. Pas loin derrière, “It Probably Matters” clôt l’album sur une partie de chant véritablem­ent incarnée et des arrangemen­ts intéressan­ts. Pas inoubliabl­e, donc, mais pas honteux pour autant. JOE HUME

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