Rock & Folk

Slaves

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“Acts Of Fear And Love” VIRGIN/EMI

Quand un groupe de rock annonce un retourauxs­ources, en général il a atteint 25 ans de carrière et, à force d’albums bizarres, a perdu 90% de ses fans. Slaves n’a pas attendu si longtemps. Après une petite aventure amoureuse avec Mike D des Beastie Boys, le duo s’est remis avec son ancien producteur Joylon Thomas. Clairement, le trouple en avait encore sous la pédale — fuzz évidemment. 10 secondes, c’est la durée qu’il faut à Slaves pour imposer sa signature : “The Life They Wish They Had” rassure, on tient la suite logique de “Are You Satisfied?”, son premier album. Une rythmique simple, à 150 BPM, un riff gras, un refrain à beugler en équipe dans un pub. La suite est taillée dans le même bois : “Cut And Run”, tube punk avec chorégraph­ie intégrée et “Bugs”, un génocide de batterie doublé par la voix criarde d’Isaac et un refrain qui rappelle les bonnes heures de Sum 41. A ce stade, on peut craindre un copier-coller du premier album. Le binôme ne prend aucun risque ? C’est très mal le connaître. Après avoir fourni la dose de violence réglementa­ire, Slaves montre un nouveau visage, plus fragile. “Daddy”, ainsi, est une des vraies pépites de l’album. Un titre guitare/ voix qui réussit à se glisser dans ce déluge de décibels sans choquer. Isaac ne crie plus, il chante. Une belle voix posée dans le grave, qui fait ressortir cet accent irréel du Kent. Idem sur “Photo Opportunit­y”, surprenant­e valse à mettre dans tous les bals grunges. Laurie trouve même le temps de sortir un croisement entre Television et Fidlar sur “Chokehold”, prochain hit annoncé. Pour la pochette, les deux ont choisi un attendriss­ant un bébé (Bart le fils de Laurie), histoire de vraiment mettre toutes les chances de leur côté. SACHA ROSENBERG

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