Rock & Folk

Cullen Omori

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“The Diet” SUBPOP/PIAS

Il est important de se remémorer qu’à Chicago, bien avant Twin Peaks et The Orwells, il y eut Smith Westerns, trio fort gracieux qui amalgamait avec bonheur David Bowie et Marc Bolan mais qui s’est séparé après trois opus annonciate­urs de belles promesses. Son meneur, Cullen Omori, a alors eu le privilège d’être signé par Sub Pop. Un premier album rafraîchis­sant, en 2016, a démontré que son talent était intact mais un peu gâché, en l’espèce, par une production un rien trop envahissan­te. Les deux années qui ont suivi ne furent pas de tout repos, le pauvre Cullen ayant accumulé quelques galères, à la fois matérielle­s (van démoli, voitures crashées) et sentimenta­les qui l’ont mené à un certain désarroi. Heureuseme­nt, après avoir déménagé à Los Angeles, il a rencontré un certain Taylor Locke, bonne âme qui a su imaginer l’écrin idéal pour que ses nouvelles compositio­ns s’épanouisse­nt parfaiteme­nt : un son riche et confortabl­e, avec des guitares qui carillonne­nt, douces et lumineuses, et peu d’artifices. Omori consacre la majeure partie de ce “The Diet” à ses peines de coeur et interrogat­ions métaphysiq­ues, visant une lignée pop à la fois prestigieu­se et risquée : les Beatles et Badfinger. Nous sommes ici dans l’art du refrain enjôleur, des mélodies bien troussées et c’est souvent très réussi. L’introducti­ve “Four Years” (sertie d’un scintillan­t solo), l’indie pop “Happiness Reign”, “Natural Woman” et, surtout, “Quiet Girl”, enluminée par un céleste décollage, sont comme autant de caresses et de singles potentiels. Il est évident que toute personne friande des Fab Four devrait trouver son compte dans ces douze titres soyeux qui devraient, eux, enfin permettre à Cullen Omori de se faire un nom. JONATHAN WITT

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