Jours De Dèche
DIDIER DELOME Le Dilettante
Si il y a beaucoup de façons de mourir, il n’y en a que très peu de renaître. Didier Delome, ancien artiste et galeriste, cherche justement au début de cet autobiographique — semble-t-il — “Jours De Dèche”, comment se suicider pour échapper au flamboyant désastre de sa vie ruinée, caché dans les ordures qui encombrent sa galerie à l’abandon et cloué dans ses errements par une dépression paralysante. Ce qu’il redoutait arrive et il se retrouve à la rue, sans domicile et sans espoir. Seule une certaine MmeM, bonne fée du héros et, surtout, travailleuse sociale acharnée, va lui permettre de trouver refuge et rassurante routine dans une vie modeste voire misérable, à l’opposé de ses jours fastes passés, mais qui va littéralement le sauver par sa simplicité et l’abri qu’elle lui offre pour écrire. La petite prouesse du roman est de garder le texte loin de tout misérabilisme et la personnalité sympathique du modeste héros, discrètement digne, est pour beaucoup dans cette paradoxale fraîcheur. Véritable ode, en creux, aux services sociaux de notre beau pays, ce récit est voué à devenir, hélas, chaque jour de plus en plus invraisemblable, les multiples coupes budgétaires dans tous les services sociaux rendent de tels sauvetages de moins en moins probables et les chances de trouver des alliés efficaces comme Mme M réduites d’autant. Salutaire rappel, donc, d’une indispensable solidarité et une belle lecture.