Rock & Folk

Sous Les Rochers La Plage

26 AU 28 JUILLET, THEATRE DE LA MER (SETE)

- MATTHIEU VATIN PHOTO FLOYD RENTON-DR

Avec une programmat­ion courageuse et convaincan­te servie dans un cadre exceptionn­el, le jeune festival sétois risque de se faire une place au soleil.

Pour sa première édition, le nouveau venu, Sous Les Rochers La Plage, a misé sur trois groupes par soir, principale­ment français (cinq sur neuf) et ayant un amour en commun : la guitare. Jeudi, à l’heure du pastis en terrasse, le centre-ville se vide pour se rendre au splendide Théâtre De La Mer — grandiose arène à ciel ouvert avec vue sur les flots de la Méditerran­ée — pour écouter les régionaux de l’étape, Sugar & Tiger qui ouvrent les festivités. Didier Wampas rugit (ou braille) les choeurs en réponse à la prose pop féminine de sa compagne Florence sur les réjouissan­tes rengaines punk de “Car C’est Toi” ou “Comme Un Chinois”. Puis, les ombrageux australien­s de RVG et leur post-punk verlainien s’avère idoine pour accompagne­r le soleil couchant, avant la grande interrogat­ion du soir, Peter

Doherty. Malgré une acoustique fragile due au vent et seulement armé de sa guitare, le Libertine, aux allures de Pattenrond, livre un brillant numéro de funambule, retombe sur ses pattes avec un vibrant “Can’t Stand Me Now” et un enflammé “Another Girl, Another Planet” avant de tirer la larme à l’audience sur le poignant “Albion”. Vendredi, soirée tricolore avec le surprenant duo mixte guitare/ batterie de Klink Clock, qui allie paroles naïves sur mélodies énergiques et tranchante­s avant les très sérieux Trust et leur mur d’amplis. La situation politique n’invite guère Bernie à sourire et “Dans Le Même Sang”, l’engagé dernier disque, se mêle parfaiteme­nt aux anciens titres que Nono tricote comme à la grande époque de “Paris By Night”. La lune est ensuite éclipsée par la furieuse prestation des Wampas, à domicile. Didier le roi, jamais avare en bain de foule, taquine Bernie et son discours antireligi­eux puisque “Les Wampas Sont La Preuve Que Dieu Existe”, avant d’hurler “Petite Fille” et d’inviter une cinquantai­ne de jeunes femmes à le rejoindre sur scène. Samedi, les nuggets Mystery

Lights sonnent comme un idéal encas garage avant le plat de résistance : The Limiñanas. L’orchestre fuzz catalan ne semble plus avoir de limite tant sa musique explose en une prodigieus­e tornade et jam exaltée, avant un final hypnotique sur “Gloria”. Compliqué alors pour les appliqués Girls In Hawaii de passer après une telle prestation. Mais leurs mini-symphonies, très Grandaddy, se révèlent parfaites en clôture de ces trois jours oniriques.

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Peter Doherty

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